Le sheikh Hajj al-Mahdi (Mostaganem, 1928-1975), L’homme des deux rives méditéranéennes

Fils aîné du sheikh Adda Bentounes, le sheikh Hajj al-Mahdi est élu maître de la tariqa Alawiyya, par le conseil des sages, à la mort de son père, le 5 juillet 1952.

En 1954, il commence une série de voyages en Europe où les adeptes et amis de la tariqa Alawiyya sont de plus en plus nombreux notamment en France, Belgique, Allemagne, Suisse, Pays-bas et Grande-Bretagne où sa visite défraye la presse (Times, 14-08-54).

En 1956, suite à la guerre d'Algérie, tout rassemblement est interdit, ce qui freine considérablement les activités spirituelles de la confrérie. Le sheikh acquiert alors des terrains, agrandit la zawiya-mère, achève la construction de la mosquée commencée par le sheikh `Adda en face de la zawiya - mère où il fait le sermon du vendredi.

Il développe les activités humanitaires de la confrérie : la zawiya est l'antenne de la Croix-Rouge et un centre d'accueil pour les réfugiés des campagnes. On y soigne toute personne en détresse, algérienne ou française. Il joue un grand rôle de médiateur entre pieds-noirs et algériens et est un important responsable de la résistance organisée.

Emprisonné, mis au secret mais cependant jamais jugé, il est assigné à résidence à Gijel en 1971 par le gouvernement de Boumedienne, la plupart des biens de la tariqa sont saisis ainsi que de nombreux documents.

Enfin libéré, mais physiquement très affaibli, il reprend ses activités et parcours l’Europe où il laisse beaucoup d'amis et de nouveaux disciples partout où il passe. Il fut une véritable charnière entre le Maghreb et l'Occident.

Il est connu dans la tariqa comme un maître inspiré de la récitation du Coran et ne laissa pas d'écrits. Sous sa direction, la khalwa (retraite spirituelle) fut désormais complétée par des actions pour aider autrui et améliorer la société.
Il meurt à Mostaganem le 24 avril 1975.