Algérie

Le SG du ministère sanctionne celui qui a donné l'alerte


Le directeur central de la pêche maritime et océanique (DPMO), le premier responsable technique des activités de pêche y compris celle du GMH ' grand migrateur halieutique auquel appartient la catégorie du thon ' a été suspendu de ses fonctions par le secrétaire général du ministère de la Pêche quelques heures après l'arraisonnement des bateaux à Annaba le 13 juin dernier et pour un motif qui prête à équivoque. En effet, le concerné a reçu la notification de la mesure conservatoire avant sa convocation, avec le SG et d'autres cadres, par le tribunal de Annaba. Elle lui a été adressée à son domicile contrairement à ses collègues qui l'ont reçue au ministère pour pouvoir aussi bénéficier des prises en charge de l'administration. Ce qui, bien entendu, a été refusé au DPMO pour le fragiliser encore plus. Motif de la suspension : une affaire qui date de mars 2009 mais laissée au placard pour des raisons peu convaincantes. En effet, le SG, que nous avons rencontré, explique la coïncidence avec l'affaire de Annaba par le temps mis pour obtenir l'approbation de la sanction par ses supérieurs. Mais dans ce cas, pourquoi cette mesure a pris subitement des allures de descente de police ' On a, en effet, prié le DPMO de plier bagage illico presto, de restituer les clés du bureau et de quitter les lieux avec la consigne de ne plus y revenir pour, bien entendu, l'empêcher d'emporter les preuves qui le disculperaient des griefs portés contre lui. Ce qui est contraire à la loi qui permet de disposer des documents pour assurer sa défense. Depuis, même le secrétariat du DPMO a été changé.C'est le DPMO qui a donné l'alerte aux gardes-côtes du CNOS sur la présence de bateaux étrangers dans les eaux territoriales. Après l'éclatement de l'affaire de Annaba, le SG reconnaît : « Nous avons donné l'alerte » en évitant soigneusement de préciser que c'est le cadre qu'il a suspendu qui en est à l'origine. Situation pour le moins étrange. Amar Sadoune, l'armateur algérien partenaire des Turcs et dont le bateau est immobilisé depuis quatre mois à Tipaza, parle de hogra des gardes-côtes. Sa famille ainsi que celles de 25 marins pêcheurs sont sans ressources par le fait de cette mesure dont on pourrait aisément se passer. Il apporte cependant un éclairage à l'affaire de Annaba qui n'est pas près de livrer tous ses secrets. « C'est le SG qui m'a donné l'autorisation de pêcher, je le jure devant Dieu et j'ai des témoins », nous a-t-il déclaré. Il précise qu'il a bel et bien informé le MPRH (qui ') sur le transfert de 210 tonnes de thon aux Turcs dans les temps voulus. Ce qu'il faut savoir cependant, c'est que cette autorisation a été délivrée par le directeur des pêches de Tipaza, ce qui est normal mais à l'insu du DPMO, ce qui ne l'est plus. On comprend ainsi pourquoi Sadoune crie son innocence. Quant au DPMO, en alertant les gardes-côtes, il a dû déranger de sombres projets.
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