LE SG DU MINISTÈRE DE L'EDUCATION A LA CHAîNE 3

Intervenant jeudi matin dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3, Abdelkrim Belabed, secrétaire général du ministère de l'Education, a eu l'occasion d'expliquer dans le détail, l'immense opération de recrutement de 7 000 enseignants, en cours lancée, c'est une gageure, par inscription en ligne et qui sera clèturée aujourd'hui.Au-delà , et il fallait s'y attendre, le SG du ministère a dû répondre aux problèmes liés à l'erreur dans le manuel scolaire de géographie, restituant encore une fois après l'intervention de sa ministre, quelques jours plus tèt, les faits et juste les faits.Espérant que cette énième explication satisfera ceux qui s'interrogent légitimement sur ce dysfonctionnement et fera, par ailleurs, taire ceux qui ont peut-être sciemment monté cet incident en affaire nationale pouvant participer, ils l'espéraient, à dégommer la ministre qu'ils n'ont jamais accepté de voir animer ce secteur. Le départ massif à la retraite anticipée de plus de 30 000 enseignants a amené le secteur de l'éducation à lancer un concours dès le 30 avril dernier.Sur les 140 000 reçus, 28 000 ont été affectés avant la rentrée de septembre. Le lancement du recrutement en cours jusqu'à hier devait permettre de puiser dans la liste d'attente des reçus. C'est à un véritable marathon que se sont livrés les opérateurs du secteur pour réaliser cette opération. Anticipant toute éventuelle contestation de la manière dont cette opération s'est déroulée, M. Belabed a rappelé qu'avant d'y arriver, un système expert a été mis en place, basé essentiellement sur la transparence et la neutralité de la gestion. A ce système, plusieurs entrées de contrôle, c'est dire, selon l'intervenant, la transparence qu'il porte. «Une transparence totale, précise-t-il, assurée par un suivi non seulement par le niveau central du ministère, en temps réel, mais aussi par la Fonction publique qui suit ce que nous faisons et les inspections de wilaya».Mais est-ce que ce système assure équité et transparence ' Est-ce qu'il n'y aura pas de piston du tout ' La réponse de Belabed fuse : «Pas du tout de piston parce que le système mis en place ne permet aucune opération humaine. Le système ne connaît personne. Même les directeurs de l'éducation ne font que le consulter ou l'alimenter en informations.»Le SG explique que la mise en place de cet outil n'est pas conjoncturelle et entre dans une politique planifiée et vision prospective très claire «apportée par la ministre». Son exploitation s'exercera sur toute l'année et permettra de pourvoir les postes au besoin et en fonction du classement par compétence qui y figure.«C'est grâce à ce système que l'on maîtrise aujourd'hui nos chiffres, et que l'on s'est préparé à la riposte pour pallier le départ massif à la retraite anticipée». A la question de savoir quel est le chiffre de déficit en enseignants constaté sur tout le territoire, l'on apprend qu'il s'agit bien du chiffre colossal de 30 000. Pourquoi autant ' Une explication parmi d'autres est celle qui concerne certains enseignants qui ont atteint leur grade maximum.Ceci dit, l'interlocuteur de la Chaîne 3 nous rappelle que son secteur est le premier recruteur et pourvoyeur d'emploi. Les départs à la retraite pour les enseignants sont arrêtés périodiquement au 31 août de chaque année. Quant au personnel administratif, c'est le 31/12 de chaque année.La date de retraite pour les enseignants a été arrêtée à fin août pour éviter les départs en cours d'année, ce qui porterait préjudice aux enfants. L'intérêt du fichier mis en place est qu'en plus du fichier par wilaya, figure le fichier national pouvant ainsi assurer une couverture nationale équilibrée et optimisée. Cette entrée nationale sur le fichier permet aussi au système d'assurer la couverture des besoins dans le Grand Sud et les Hauts-Plateaux. Il faut se souvenir que par le passé, il y avait des surplus d'enseignants dans certaines wilayas et des déficits dans d'autres sur les mêmes profils.Quant à la qualité de l'enseignement, elle est recherchée par le classement par mérite des concurrents comme elle est assurée aussi par la formation. A cet effet, les 28 000 enseignants déjà recrutés ont bénéficié déjà d'une formation. Quant au recrutement des 7 000 en cours, pour ceux qui seront recrutés avant la fin de l'année, ils seront formés pendant les vacances d'hiver, le reste le sera après le mois de juin.Lorsque la remarque lui a été faite sur un autre corps, celui des directeurs d'établissement dont certains souffrent d'incompétence, le représentant du ministère a évoqué là aussi des cycles de mise à niveau mais surtout un arrêté signé qui fixe les conditions strictes d'accès aux postes pour dégager les meilleurs.Enfin, la question de l'erreur commise dans le manuel scolaire de géographie et qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive a reçu une réponse on ne peut plus claire : «Il faut rappeler que la copie homologuée remise à l'Enag pour impression ne comportait pas cette erreur. Les gens de cette entreprise des Arts graphiques ont voulu bien faire en remplaçant la carte initiale par une autre carte qui leur paraissait plus claire.»Comme pour dire que cela ne suffit pas et ne prémunit pas contre d'autres incidents de ce type, M. Belabed poursuit : «Mme la ministre a mis en place une commission qui va ajouter une procédure qui n'existait pas par le passé, à savoir : il y aura le tirage d'un premier jet qui sera remis à une commission de lecture qui donnera alors le feu vert pour le tirage définitif.»Synthèse de Khedidja Baba-Ahmed