Algérie

Le SG du ministère de l’Education nationale revient sur le cas des enseignants grévistes



«Des syndicats tentent de récupérer l’événement» Le ministère de l’Education national réagit et remet les pendules à l’heure dans l’affaire des enseignants contractuels en grève de la faim depuis 36 jours, en accusant des syndicats autonomes de «récupération de l’événement». Hier, le Secrétaire général du ministère de l’Education a animé une conférence de presse au siège de son département dans lequel il a clarifié les choses par rapport à la situation des enseignants vacataires qui a défrayé la chronique. «Le recrutement dans le secteur de l’Education ne peut se faire que dans le respect des mécanismes prévus par les textes de loi en vigueur en Algérie», note le responsable du ministère tout en brandissant les textes de l’Ordonnance du 15 juillet 2006, portant Statut général de la Fonction publique et en faisant la lecture de l’article 80. Il y a trois seuls modes de recrutement prévus par les textes note-t-il, c’est-à-dire «le concours sur épreuve, le concours sur titre et le test professionnel». Et de préciser à ce sujet: «Il faut noter qu’une ordonnance vient juste après la constitution en matière de la force de la loi. Nul ne peut ignorer ces textes de loi.» Se disant très compatissant avec la douleur et compréhensible avec la détresse des enseignants contractuels grévistes de la faim, l’intervenant se dit perplexe du fait que «certaines parties veulent profiter de cette douloureuse situation pour rebondir politiquement ou pour donner du crédit à des syndicats peu représentatifs». A ce propos, il martèlera la position de son département: «Ce problème ne peut trouver de solution que dans le respect des textes en vigueur.» Se faisant plus acerbe et sévère, le responsable du département du ministère de l’Education nationale ira jusqu’à refuser le titre de fonctionnaire aux enseignants contractuels et aux suppléants. Son argument est que « les contractuels et les suppléants sont recrutés pour remplir des missions précises, en cas de vacance d’un poste non budgétisé ou pour remplacer des enseignants titulaires, en arrêt de maladie ou en congé de maternité. Leurs contrats de travail prennent fin au mois de juin et ils ne peuvent en aucun cas se targuer de la qualité de fonctionnaire». Et de noter dans le même ordre d’idées que «les contractuels et les suppléants qui ont signé des contrats dont ils ont accepté toutes les clauses ne peuvent aujourd’hui les remettre en cause». Poursuivant le même discours, il dira: «Nous considérons ces grévistes de la faim comme des citoyens algériens qui ont perdu le statut d’enseignant dès lors que leurs contrats sont arrivés à expiration». Il expliquera dans le même ordre d’idées que «le secteur de l’Education compte à lui seul un tiers des fonctionnaires du pays». «Le département de l’Education emploie 552.288 fonctionnaires alors que la Fonction publique en comptabilise 1,5 million. Les délibérations pour les résultats définitifs du concours auront lieu dans une semaine et quand on annonce le recrutement de 26.000 nouveaux enseignants nous le ferons car le département de l’Education a bénéficié d’autant de postes budgétaires pour l’exercice 2008", dira-t-il avant de noter que 29.000 candidats ont participé le 29 juillet dernier au concours national organisé. Dans la foulée, il se dira opposé aux «pseudos cas de contractuels exerçant depuis 14 ans». «Qu’on me cite alors un seul cas concret. C’est impossible que cela puisse exister car, en 2003, sur décision politique, tous les contractuels avaient été recrutés. Je tiens à rappeler que pour cette fois-ci, il n’y aura pas de décision politique promulguée sous la pression et le ministère de l’Education appliquera à la lettre les textes de loi régissant la Fonction publique». Par ailleurs et s’agissant de la supposée médiation de son département avec les enseignants grévistes, l’intervenant la qualifiera d’entrée de «pseudo-médiation entre le département de l’Education et les grévistes de la faim». Se faisant ensuite plus tendre avec les enseignants grévistes, il dira que d’ici quelques années le ministère de l’Education réceptionnera 313 lycées, 576 collèges, 10.499 salles de cours et 1.063 cantines scolaires. «Ces nouveaux établissements auront besoin d’enseignants», lancera-t-il. Et tout en évaluant le nombre de contractuels à 26.000, le responsable dira: «Certes, il y a 45.000 dossiers dans les établissements, mais il faut savoir que certains contractuels déposent des dossiers dans plusieurs établissements.» Samira Illloul


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