Algérie

Le sévère réquisitoire de Benyounès



Le président du MPA a dénoncé "une politique qui veut imposer au citoyen ce qu'il doit consommer".Les choix économiques du gouvernement ne sont pas fiables et ne risquent, surtout pas, de sortir le pays de la situation dans laquelle il patauge. C'est à cette critique que s'est rendu, hier, Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien (MPA), à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil national.
En somme un réquisitoire contre la politique économique du gouvernement qui vise à apporter la contradiction aux choix adoptés par le gouvernement. Autrement dit, l'ancien ministre du Commerce alerte sur ces orientations, desquelles aucun résultat n'est à attendre.
Investissements, montage de voitures, limitations des importations, balance commerciale, etc., le chef du MPA a décortiqué un choix économique qui ne répond, aucunement, aux exigences d'une telle situation. "Il faut bannir l'économie de la rente, la gestion bureaucratique de l'économie et la dépendance aux hydrocarbures à travers des réformes profondes qui encourageront l'investissement productif, notamment privé", a-t-il plaidé, avant d'ajouter : "Le climat des affaires ne peut, en aucun cas, rester en l'état si nous voulons une économie forte." M. Benyounès considère que "la protection de l'économie et de la production nationale ne doit pas se faire au détriment du consommateur", car "le produit national doit répondre aux exigences de la qualité, de la quantité et du prix". Abordant la décision de limiter les importations, Amara Benyounès a estimé qu'il "est extrêmement difficile de réduire les importations" tant que le pays "a un problème de production", dénonçant "une politique qui veut imposer au citoyen ce qu'il doit consommer".
Dans le même ordre d'idées, il a mis en garde contre "des situations de monopole" qui pourraient naître de ces restrictions à l'importation. Concernant le montage des voitures, le réquisitoire est également affligeant, puisque l'ancien ministre du Commerce a révélé qu'en 2014, l'Algérie a importé 439 000 unités avec 6,3 milliards de dollars, ce qui donne le prix moyen d'une voiture à 14 350 dollars. En 2017, les usines de montage ont commercialisé
120 000 unités avec un coût de
2,2 milliards de dollars, ce qui donne un prix moyen de 18 333 dollars le véhicule. Pour le chef du MPA, des questions s'imposent à ce sujet. "Combien d'emplois a-t-on perdu avec les restrictions faites aux licences de voitures ' Combien en crée-t-on avec les usines de montage ' Quelles recettes le Trésor public
a-t-il eues avec les importations et actuellement avec l'activité de montage '" Telles sont, selon lui, les interrogations qui attendent des réponses, ajoutant que même sur le plan de l'intégration, "nous entendons des déclarations à la limite farfelues, car il est difficile d'atteindre les taux avancés".
Au plan économique, le président du MPA a souligné que la position de son parti vis-à-vis de la prochaine présidentielle "sera connue lors de la prochaine session du conseil national" prévue en automne. Concernant le 5e mandat pour l'actuel chef de l'Etat, M. Benyounès considère que "tant que le concerné n'a rien dit sur le sujet, le MPA ne s'exprimera pas".
Mohamed Mouloudj


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