Le foncier et l’absence d’un centre de collecte des déchets des huileries freinent l’extension du projet.
L’idée d’installer une huilerie, une unité de dénoyautage et de pressage et par la suite une autre unité de charbon à base de grignons d’olives a germé chez les frères Maarig à Moka (Hammam Guergour, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Sétif) depuis 2009. En effet, l’entreprise familiale qui était spécialisée uniquement dans le domaine industriel et les matériaux de construction, dont le parpaing et le carrelage, se diversifie de plus en plus en touchant à d’autres activités et créneaux dont l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.
“Nous sommes convaincus que l’agriculture et l’industrie agroalimentaire sont la solution idoine pour l’économie du pays. Nous avons décidé de plonger dans ce domaine. Nous avons commencé par la plantation de céréales (blé) et d’oliviers. L’idée d’installer une huilerie industrielle en chaîne continue d’être dotée de la dernière technologie, qui a été baptisée El-Baraka, a vite germé avant d’être concrétisée en 2011”, explique Azzedine Maarig, conseiller du groupe.
Durant la deuxième année d’activité, lorsque la production battait son plein, les frères Maarig, qui ont constaté que les déchets étaient énormes, ont décidé d’acquérir une chaîne de recyclage.
C’est la première du genre au niveau national. L’étude et la réalisation du projet ont duré trois ans. Ce n’est qu’en 2015 que les équipements ont été acquis chez le même fournisseur que leur huilerie. D’une capacité de trituration de 30 t de déchets par jour, la nouvelle chaîne de transformation, la seule au niveau national, a coûté quatre fois le prix de l’huilerie. Rien ne se perd, tout se transforme: c’est la devise qu’ont adoptée les Maarig, qui ont fait de ce créneau une véritable industrie, comme sous d’autres cieux.
- La collecte des déchets pose problème
De son côté, Rédha Maarig pointe le problème de la collecte des déchets des différentes huileries.
“L’absence d’une organisation de cette activité liée étroitement à la filière oléicole nous taraude l’esprit. Nous sommes obligés de faire la collecte avec nos propres moyens, et cela augmente sensiblement les charges. Nous sommes pour une organisation de cette activité de collecte en créant des centres au niveau des wilayas ou interwilayas pour éviter de déverser les déchets n’importe où. Actuellement, une grande partie de ces déchets est déversée dans les oueds et les barrages. C’est une véritable source de pollution”, déplore-t-il, non sans souligner que leur entreprise familiale est prête à assurer la collecte des déchets à travers plusieurs wilayas.
Des spécialistes ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur le grave préjudice que font peser ces déchets sur la faune et la flore. Ceux-ci contiennent des pesticides et des composants organiques toxiques. Ils sont acides et leur degré de salinité est élevé.
Aussi, les spécialistes proposent de les utiliser comme charbon actif ou produits pour dépolluer au lieu de polluer les cours d’eau, en comptant sur l’adhésion des professionnels de cette filière pour rendre facile l’accès aux déchets dont la gestion est marquée par une grande anarchie et n’arrange guère les affaires des collecteurs qui sont obligés de débourser davantage pour avoir ces déchets dont la trituration coûte cher.
“Le transport, les frais de chargement et de déchargement nous coûtent les yeux de la tête. Du coup, les bénéfices se rétrécissent telle une peau de chagrin”, affirme Azzedine Maarig.
- L’accès au foncier, l’autre casse-tête
Outre le problème de collecte des déchets à recycler, les frères Maarig font face à un autre os: l’espace.
“Nous n’avons pas assez d’espace pour stocker les produits et matières premières usinées. Nous interpellons avec insistance les différents intervenants dans le secteur pour nous encourager. Un terrain de faible rendement agricole ou une structure industrielle non exploitée peut nous être attribuée dans le cadre des différentes formules destinées à aider l’investissement. Nous étudierons toute proposition qui peut être financièrement rentable”, affirme Rédha Maarig.
Les frères Maarig indiquent, par ailleurs, que l’étude d’un méga-projet pour la trituration de 2.000 tonnes par jour est fin prête, cependant l’extension est tributaire de la disponibilité du foncier.
“Je peux vous affirmer qu’en l’espace de deux années nous pourrons assurer la trituration de 30% des déchets au niveau national. Nos prévisions sont d’arriver à une capacité de 80 à 100% au bout de cinq années. C’est réalisable si les pouvoirs publics nous accompagnent davantage”, lance M. Maarig.
Actuellement l’usine s’étend sur une surface de 7.000 m2 et emploie une vingtaine de personnes, dont six permanents. Les frères Maarig estiment qu’il leur faut un terrain plus grand, avec des hangars pour le stockage des déchets et sous-déchets collectés. Ils interpellent les walis de Béjaïa, de Bouira et de Tizi Ouzou pour étudier leur dossier et les aider.
“Un centre pour la collecte des déchets et un terrain pour réaliser notre méga-projet mettront fin au calvaire qu’endurent les professionnels de cette importante filière. Notre projet sera d’un grand apport pour la préservation de l’environnement, car les déchets des huileries sont on ne peut plus nocifs”, estime Abdelmalek Maarig, gérant de l’entreprise.
Selon les responsables des projets, l’acquisition d’un terrain de près de 3.500 m2 au niveau de la zone d’activité de Guellal, au sud de Sétif, ne réglera pas le problème, car ledit terrain ne suffit même pas pour le stockage.
Cela ne décourage pas, pour autant, les frères Maarig, qui multiplient les appels, les contacts et les études pour faire entendre leur voix. Déjà un retard dans la délivrance du permis de construire a mis en veilleuse le lancement du projet de trituration. À Sétif, l’entreprise attend l’approbation d’un autre projet de réalisation d’une raffinerie pour l’extraction d’huile destinée à la cosmétique (savon) et d’huile de grignons d’olives.
- La production de charbon actif bientôt lancée
Un retard de pas moins de six mois a été enregistré dans le lancement de la production du charbon actif. Le premier producteur de ce produit très demandé aux niveaux national et international attend avec impatience que les machines tournent afin de se pencher sur d’autres projets et d’autres investissements.
“La pandémie de Covid-19 a retardé le lancement de la production de charbon actif destiné à l’exportation. L’installation des machines importées de Chine et les essais ont été concluants et les résultats probants. Nous avons acquis la technologie la plus performante dans ce domaine. Selon la fiche technique, une tonne de charbon nécessite 10 tonnes de grignons d’olives. Tout était fin prêt pour lancer la production qui devait se faire au mois de mars dernier, en présence du fournisseur des équipements, cependant la propagation de la pandémie de Covid-19 et l’annulation de tous les vols ont compromis ce lancement”, regrette Redha Maarig.
Actuellement, la matière première est vendue à un fournisseur algérien qui a un important portefeuille de clients étrangers.
Une chose est sûre, outre l’avantage économique, l’impact de ce projet sur l’environnement est tout aussi important. Il s’agit en effet de joindre l’utile à l’agréable, car l’entrée en production de l’usine de charbon réduira la facture d’importation de charbon et permettra d’éviter de brûler les forêts pour avoir ce combustible très utilisé dans d’autres pays producteurs d’huile d’olive, notamment en Grèce et en Espagne, comme carburant dans les huileries. Et sous d’autres cieux, il est utilisé depuis plusieurs années pour le chauffage.
Photo: © Liberté
Reportage réalisé par : FAOUZI SENOUSSAOUI
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Posté Le : 07/10/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Reportage réalisé par : FAOUZI SENOUSSAOUI
Source : liberte-algerie.com du mercredi 7 octobre 2020