Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU sur la Syrie Jan Egeland a plaidé jeudi dernier à partir de Genève pour qu'interviennent des accords qui éviteront un « bain de sang » dans la province d'Idleb dont il a dit redouter qu'il se produise si le pouvoir syrien entreprend de reprendre militairement son contrôle. Une bataille pour Idleb ne pourrait il est vrai qu'être la plus sanglante dans un conflit qui a pourtant donné lieu à d'autres qui ne l'étaient pas moins.Il y a seulement que Damas qui est parvenu à réinstaurer son autorité sur la quasi-totalité du territoire syrien sera forcé de recourir à l'option militaire contre cette province car les groupes armés prédominants qui y sont retranchés sont réfractaires à tout accord avec le régime de Bachar El Assad. Ce sont en effet le Front El Nosra, la filiale syrienne d'El Qaïda, et le résiduel combattant de l'Etat islamique qui font la loi dans la province d'Idleb et la dicte aux autres, réduits par eux à l'état de comparses entretenant la fiction de l'existence encore d'une rébellion armée « modérée ». Cette pseudo-rébellion armée « modérée » dont la province d'Idleb a été momentanément le fief sous l'aile protectrice de la voisine Turquie et les soutiens étrangers qui lui ont été dispensés s'est elle-même mise hors course en contractant alliance avec les deux groupes terroristes qui l'ont finalement supplantée.
Le seul accord qui puisse être envisageable avec elle par les autorités de Damas serait qu'elle accepte la proposition qu'elles lui ont faite de se joindre à leurs forces dans le combat libérateur qu'elles s'apprêtent à engager contre El Nosra et l'Etat islamique dans la province d'Idleb.
La proposition de Damas pas plus que sa détermination à réintégrer la province d'Idleb dans le giron de l'autorité de l'Etat syrien ne sont des violations des accords d'Astana et de Sotchi, c'est au contraire la prétendue rébellion « modérée » qui a piétiné ces accords en refusant de se dissocier des groupes terroristes et encore moins de les combattre comme il lui a été expressément demandé par les parrains de ces accords.
S'entêtant dans le refus d'un dialogue politique avec le régime, elle persiste dans une alliance criminelle avec les groupes terroristes acharnés à entretenir le chaos en Syrie et à donner prétexte aux interventions étrangères visant la destruction de la nation syrienne.
Une offensive de l'armée syrienne pour reprendre la province d'Idleb est absolument légitime du point de vue du droit international d'autant que ceux qui tentent de diaboliser Damas pour ce fait sont ceux qui en sous-main encouragent cette rébellion dans la voie de l'aveuglement et instrumentalisent ce qui reste en Syrie des groupes terroristes d'El Qaïda et de l'Etat islamique. Dans la province d'Idleb va se jouer du point de vue militaire la séquence finale du conflit syrien qui actera la victoire définitive du pouvoir syrien qu'une conjuration d'acteurs tant nationaux qu'étrangers a tenté pendant plus de six ans de faire tomber.
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Posté Le : 11/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com