Algérie

Le seuil de l'intol'rable



Le seuil de l'intol'rable
Incompréhension - A entendre parler Ami Belkacem, Rabah Mesbah, Abdeslam et tous les autres villageois, nous avons du mal à mesurer l'étendue de la misère et des privations de la population.Une population qui a cru à tous les discours sans lendemain et tous les engagements pris par «des indus élus» qui ne «cessent de promettre des miracles» quant à l'électricité, au logement, à l'eau potable et au travail. En effet, dans la wilaya de Bouira, nous ne pouvons faire l'impasse sur la régression du marché du travail, en dehors du secteur de l'agriculture. «Ici, avec un diplôme ou sans, il n'y a pas de travail», affirme Azzedine. «Il est vrai que le chômage est un problème de dimension nationale, mais sur ces monts, les choses sont autres. Nous avons le choix entre l'exil quand c'est possible, l'agriculture ou souffrir en silence et espérer que le soleil se lèvera un jour», a ajouté ce pâtissier en chômage depuis près de quatre ans. Intarissable sur les problèmes de son village, notre interlocuteur poursuit. «Pour évoquer tous les manquements, il nous faudrait toute une encyclopédie. Alors, contentons-nous de soulever les points primordiaux. Commençons par l'inexistence du gaz de ville, pour passer ensuite à l'eau qui ne coule dans les robinets qu'une fois par semaine : le vendredi», a-t-il précisé en montrant du doigt un puits particulier qui alimente une bonne partie du village. Il a dans le même contexte évoqué des factures de consommation d'eau «fictives». «Comment se fait-il que l'Algérienne des eaux (ADE) établisse des factures de consommation sachant que l'eau potable n'arrive pas dans tous les foyers et que les compteurs sont inexistants», s'est-il interrogé affirmant que la facture «est parfois salée», avoisinant les 1 600 DA dans la plupart des cas assurant du coup que l'approvisionnement en eau potable est aussi assuré par des camions-citernes à raison de 1 200 DA «pour une citerne consommée en moins d'une semaine au moment où l'unique source du village est quasiment à sec». Quant à la sous-tension électrique, c'est là, un autre problème qui s'ajoute à une liste déjà longue. Rabah Mesbah, secrétaire général de l'association du comité du village de Tigmit explique. «Comme vous pouvez le constater, c'est en 1992 que les poteaux électriques ont été installés à travers tout notre village. Soyons honnêtes et disons que l'électricité existe, mais le problème consiste en la sous-tension puisque ni la climatisationr et encore moins les réfrigérateurs ne peuvent fonctionner normalement. Nous sommes souvent allés demander des explications à la Sonelgaz qui nous a recommandé de faire preuve de patience», a-t-il dit. «Nous attendons toujours», a-t-il commenté. Cependant : toute patience a des limites. «Pour l'heure, nous nous contentons d'observer de loin l'évolution des choses que nous espérons positives. Dans le cas contraire, nous promettons une action d'envergure et seules les autorités locales en assumeront les conséquences», a-t-il averti.


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