Algérie

Le service de radiothérapie au bord de l'explosion



Le service de radiothérapie au bord de l'explosion
Prendre rendez-vous au CPMC est aujourd'hui un véritable parcours du combattant. Sans recommandation ou «connaissances», il est impossible d'accéder à la radiothérapie en Algérie.Le service de radiothérapie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) à Alger est au bord de l'explosion. Renvois de patients, traitements de faveur, rendez-vous fixés à 2015 et réorientation vers d'autres services. Tel est le vécu des centaines de patients atteints de cancer, toutes localisations confondues. Ils prennent leur mal en patience et prient Dieu que la maladie n'évolue pas. Prendre rendez-vous au CPMC est aujourd'hui un véritable parcours du combattant. Sans recommandation de certaines connaissances dans le milieu hospitalier ou dans des institution de l'Etat, il est impossible d'accéder à la radiothérapie en Algérie et particulièrement au CPMC, le centre de référence de lutte contre le cancer. Les rendez-vous s'étalent donc jusqu'à juin 2014, voire janvier 2015. «Cela ne se passe nulle part ailleurs dans le monde. Il s'agit d'une vraie moquerie envers les patients dont certains n'arriveront certainement pas, à ce rythme, à tenir jusqu'à ces dates», commente l'époux d'une dame venue prendre rendez-vous au service de radiothérapie.Ils sont des dizaines à se présenter chaque jour à ce centre de référence, mais ils sont tout de suite découragés. Si certains décident d'abandonner ces soins, d'autres tentent tant bien que mal de s'inscrire sur le registre et acceptent le rendez-vous fixé dans six mois à une année. D'autres patients sont simplement renvoyés pour se faire soigner dans leurs régions respectives où les centres de radiothérapie ne sont pas fonctionnels. La décision a été prise par le professeur Akrouf, chef de service par intérim. «Elle fait la pluie et le beau temps au sein du service. Cette décision ne s'applique pas à tout le monde. Il y a eu des cas de cancer du sein, par exemple, pris en charge dans des délais inimaginables et qui ne relèvent pas du CPMC, un mois après la fin des séances de chimiothérapie. Ce qui est le délai indiqué et recommandé par les médecins, mais qui n'est pas du tout respecté. Hélas, on assiste à une médecine à deux vitesses. Ce qui n'est pas normal», nous confie-t-on.Le chef de service étant en congé, nous nous sommes approchés de la direction du CPMC qui estime que le centre fait de son mieux pour répondre à la forte demande en radiothérapie. Selon la direction, certains patients sont certes orientés vers d'autres centres plus proches de chez eux. «Nous sommes le seul hôpital qui travaille jusqu'à minuit. Trois équipes assurent le service sans arrêt. 150 patients sont traités chaque jour. Les trois machines ne peuvent pas prendre plus. Nous attendons l'acquisition d'un nouvel accélérateur. L'ouverture de centres à l'est du pays (Sétif et Batna) soulagera le CPMC», nous a-t-on expliqué, avant de préciser que lorsqu'un rendez-vous est pris personne ne peut y toucher. «Les patients sont codifiés par un système informatique que l'on ne peut pas modifier», ajoute-t-on.




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