Algérie - Costumes traditionnels


Qu'il soit nommé serouel El-zenka, dzaïre, medouar, testiffa, el-chelka ou même loubia, c'est le pantalon typique qui a marqué notre histoire et contribué à l'originalité et à l'identité de notre pays. Initié par les hommes, son port a été transmis aux femmes pour son côté pratique et pudique.
D'origine asiatique, le pantalon fut créé pour les cavaliers nomades puis se propagea vers d'autres civilisations, à l'ouest. En Afrique du Nord, les cavaliers numides, réputés pour leur prestation à cheval, ne portaient guère de chaussures et n'étaient couverts que d'une courte tunique. Malgré le contact des Grecs avec les Asiatiques, le pantalon ne fut pas adopté facilement, car on ne le trouvait pas confortable. Il a fallu attendre des décennies avant de l'introduire dans la tenue des cavaliers. Les Romains, quant à eux, furent influencés par les Gaulois, qui portaient le pantalon depuis cinq siècles déjà et adoptèrent le vêtement, eux aussi, pour leurs soldats. Plus tard, le pantalon s'introduisit dans les civilisations byzantine, arabe et berbère.

Les Syriens, soumis à l'occupation perse, connaissent le pantalon depuis l'Antiquité. Abderrahmane (le dernier souverain umeyyade de Damas) a contribué à la généralisation du serouel à l'ensemble de la population andalouse. Les jeunes filles grenadines, issues de familles modestes, étaient vêtues d'un pantalon entouré de cordelettes, entrecroisées autour de la jambe. Quant au pantalon importé du Proche-Orient, il se portait ample et long jusqu'aux chevilles, au-dessous d'une longue tunique qui le recouvrait presque entièrement. La couleur du serouel devait être blanche, car ce vêtement se portait à même la peau et, de ce fait, était considéré comme un vêtement de corps ; le blanc était aussi symbole de distinction et c'était la couleur royale des Umeyyades.

Suite à la chute des Umeyyades de Cordoue, à l'arrivée des Almoravides en Espagne et à l'unification du Maghreb de l'Andalousie sous l'autorité des Almohades, l'introduction du serouel andalou dans le costume des femmes d'Alger fut accélérée. Plus tard, après la chute des Almoravides, les Espagnols expulsèrent massivement les Musulmans et les Juifs. Ceux-ci trouvèrent refuge dans les pays du Maghreb, où ils ont contribué à l'enrichissement des cités. La présence de ces Andalous apporta donc certains changements au niveau du costume local.

En Algérie, à Cherchell, ville peuplée d'Andalous, les femmes portaient le pantalon de rue (serouel El-zenka) par-dessus le pantalon de maison. Ce serouel était prolongé, au niveau des genoux, par des « manchons » qui pouvaient atteindre deux mètres de long. En effet, la quantité de tissu employée marquait la classe sociale de ces femmes. Plus la quantité était grande, plus élevée était la condition de la citadine. A Alger, comme leurs voisines, les Algéroises portaient deux sortes de pantalons : le serouel d'intérieur et le serouel de sortie.


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