Résumé : Djamila fait les boutiques de bon matin, tenant à faire des cadeaux à sa s?ur et son neveu. Ces derniers sont déjà à l'hôtel à son retour. Son beau-frère les a accompagnés. Elle le trouve antipathique et se demande même s'il traite bien sa s?ur. Celle-ci la rassure. Ils s'aiment, même si leur mariage a été arrangé. Djamila est rongée par les regrets. Lynda lui raconte avoir gardé les photos dans son cartable. Elle lui remet l'album, tout ce qui reste de leur vie d'avant.Djamila les regarda et fut surprise. Ils n'étaient pas comme dans ses souvenirs. Elle serra l'album contre son c?ur.
- Merci petite s?ur. C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait fait.
- Nabil avait remis les photos à un labo hier soir. J'ai gardé les copies. C'est à ton tour d'avoir les originaux. C'était son idée. Tu vois, il n'est pas aussi mauvais que tu l'imagines.
- Merci à vous deux.
- C'est à lui qui faut le dire. Ma chère s?ur, lorsque tu le connaîtras un peu plus, tu constateras que tu t'étais trompée, insista Lynda. On ferait bien de le rejoindre.
- Après que vous ayez ouvert les cadeaux.
Lynda accepta. Djamila aida son neveu à déchirer le papier. Le petit apprécia beaucoup plus les jouets que les vêtements qu'elle lui avait choisis. Lynda, de son côté, poussa un cri de joie en découvrant un bel ensemble rouge et noir très chic. Elle essaya les chaussures. Elle lui allaient parfaitement bien, comme si elle connaissait sa pointure.
- Merci, grande s?ur. Tu as fait des folies. Il ne fallait pas.
- Mais si. Ils te plaisent '
- Oh oui !
- Porte-les alors. Moi je change Momoh en attendant.
Son neveu, très obéissant, se laissa faire. Elle le changea rapidement. Lynda s'était enfermée dans la salle de bain. Elle en ressortit transformée.
- Tu es si belle ! Macha Allah.
- Je ne me suis pas reconnue. Tu as si bon c?ur. Qu'Allah te comble de bienfaits.
- Je n'ai rien fait. Enfin, pas encore, dit Djamila. Bon, maintenant, il faut qu'on redescende. Ton mari ne m'aura pas à la bonne si on le fait attendre trop longtemps.
Elle ne se trompait pas. Au regard qu'il lui lança, elle devina qu'il n'appréciait pas les cadeaux offerts et surtout le fait qu'ils les portaient.
- C'est quoi ça ', demanda-t-il sèchement. Leurs vêtements n'étaient pas assez bien pour qu'on passe au salon ou au restaurant ' On aurait fait tache, c'est ça '
- Non. Je voulais m'assurer qu'ils étaient à leur taille. Pourquoi se serait-ils changés une seconde fois ', répliqua-t-elle. Loin de moi l'idée que vous me fassiez honte. Vous semblez oublier que je viens d'un hameau perdu et que j'ai connu des moments terribles. J'ai croisé la mort plusieurs fois. Pendant quelque temps, je me la souhaitais. Ma famille, mes oncles, mes tantes, tous avaient disparu. Je n'avais aucune raison de vivre.
- C'est bon. Barakat cinéma. Tu t'es mariée. Tu es partie d'ici. Tu as ta petite famille, énuméra-t-il. Tu travailles. Wesh habbiti ' Alech welliti '
Djamila, des larmes dans les yeux, passa le bras sur les épaules de sa s?ur et la serra.
- L'appel du c?ur, du pays. Cher beau-frère, appelez ça comme vous voulez. Je suis revenue pour elle. Vous êtes soi-disant "religieux" mais vous n'avez pas une once d'humanité. Je cherchais ma famille depuis longtemps. Je les espérais encore en vie. Hélas, soupira-t-elle en essuyant ses larmes, ils nous ont quittés ! J'étais aussi perdue qu'elle. Tout comme elle, même si nos conditions de vie sont différentes, j'avais beau avoir ma famille et vivre dans l'aisance, il me manquait quelque chose d'essentiel pour être heureuse : ma famille. Ce n'est pas par hasard qu'on s'est retrouvées dans ce rassemblement. J'étais venue pour voir un ami, mais finalement il nous a quittés sans qu'on ait pu le remercier et lui dire au revoir. Qu'il repose au paradis. Le Bon Dieu avait un autre plan : nous réunir. Je suis heureuse de l'avoir retrouvée, mais avec vos questions et votre rejet, j'en déduis que cela ne vous arrange pas. Vous la préférez seule, accrochée à vous, dans cette cité où aucun parfum ne peut couvrir l'odeur des égouts. Qu'est-ce que vous craignez dans le fond ' Que je la détourne de sa famille '
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Posté Le : 10/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Taos M'HAND
Source : www.liberte-algerie.com