Algérie

"LE SERMENT"



Résumé : La jeune fille leur apprit que ses parents avaient trouvé la mort dans le village où ils s'étaient réfugiés après l'enlèvement de sa s?ur. Elle avait échappé deux fois à la mort, en ayant été opérée de l'appendicite. Lorsqu'elle voulut savoir pourquoi elles voulaient lui parler, Amel posa la pancarte près de Djamila. La jeune fille finit par être frappée par leur ressemblance. Les deux s?urs se reconnaissent enfin. Lynda avait toujours participé aux rassemblements, dans l'espoir de la retrouver.Amel les mit à l'aise et les laissa seules dans sa chambre. L'arrivée d'amis venus lui présenter les condoléances l'occupa un moment, puis elle sortit en même temps qu'eux afin d'acheter des sandwichs. Djamila et Lynda furent touchées par l'attention qu'elle leur portait. Mais toutes les trois les touchèrent à peine. L'émotion leur avait coupé l'appétit.
- Tu es si gentille mais tu n'aurais pas dû. Malgré ta peine et ta douleur, tu as pensé à nous.
- Ce n'est rien. Je suis sincèrement heureuse pour vous. Puisse Allah vous laisser ensemble pour le restant de votre vie.
Djamila soupira et ferma les yeux.
- Le problème est qu'elle est mariée. Figure-toi qu'elle a même un petit garçon. Sa belle-s?ur le garde en son absence.
- Et vous habitez où '
- Hélas, ce n'est pas un palais. On vit dans un bidonville, à l'entrée d'Alger, leur apprit-elle. On a été recensés il y a quelques mois. Avec un peu de chance, on bénéficiera d'un logement social. En fait, j'en rêve.
- Inchallah, un jour tu auras ta propre maison. Et ton mari, que fait-il ', l'interrogea Djamila.
- Il est surveillant dans un collège, dit-elle. Le week-end, il travaille dans un chantier, chez un ami. On fait des économies. La vie m'a appris qu'on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain.
- Ne t'inquiète pas. Tu n'es plus seule. Est-ce que ton mari s'occupe bien de toi ' Du petit '
- Oui. Pourquoi '
- Est-ce qu'il te traite bien ', insista Djamila. Est-ce qu'il n'abuse pas de sa force, du fait que tu n'aies personne pour te défendre '
- Pose différemment la question, intervint Amel. Est-ce qu'il te rabaisse ' Est-ce qu'il te bat ' T'a-t-il déjà mise à la porte '
- Non, non ! Comme tous les couples, on se crie parfois dessus, avoua Lynda. Il faut toujours que j'aie le dernier mot. Parfois il craint que je ne me fasse agresser en venant manifester, car il ne peut pas m'accompagner. Quand il le peut, il nous emmène à la mer. Il nous offre des cadeaux quand il le peut. En fait, tout ce que je voulais depuis des années, je l'ai maintenant. poursuit-elle en prenant sa main. Je gardais espoir, et aujourd'hui mon rêve s'est réalisé.
- J'ignore pourquoi, mais hier, j'avais décidé de venir. Je ne comprenais pas pourquoi c'était si urgent. Je crois, confia-t-elle, que si Djamel avait refusé ou posé des problèmes, je l'aurais quitté. J'étouffais. J'avais le c?ur serré. J'avais mal à l'idée que Maître B soit malade. Finalement, il nous a quittés, qu'il repose en paix. Maintenant, je comprends. Je devais venir. Nos retrouvailles étaient planifiées par Allah que je ne remercierais jamais assez de m'avoir rendu ma s?ur.
- Oui, même si on n'a plus nos parents, on est ensemble, dit Lynda. Mais jusqu'à quand '
Elles venaient à peine de se retrouver qu'elle posait la question, plongeant Djamila dans le silence pendant un moment. Sa vie était là-bas, auprès de son mari, de ses enfants, de sa belle-famille. Elle ne se voyait pas revenir au pays et tout recommencer. Elle savait aussi que Djamel et sa famille n'accepteraient jamais de revenir.
- Je resterai aussi longtemps que je le peux. Je suis aussi maman.
Djamila sortit de son sac son portefeuille et lui montra fièrement les photos des siens. Lynda, émue, les embrassa.
- Tu crois que je les verrais un jour '
- Bien sûr. Si vous ne pouvez pas venir, je reviendrai avec eux. À chaque fois que j'en aurais l'occasion et les moyens, lui promit Djamila. Maintenant, à toi de me présenter ta famille, de me montrer le lieu où tu vis.
Lynda toussota, visiblement gênée. Djamila ne comprit pas pourquoi elle lui proposa d'amener son fils chez Amel ou à l'hôtel. Elle ne voulait pas l'emmener chez elle.
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