Résumé : Djamel n'en revenait pas. Son rêve s'était réalisé, ils s'étaient enfin retrouvés. Djamila qui craignait lui faire horreur fut vite rassurée. Il l'aimait autant qu'avant. L'avenir leur appartenait. Plus confiant, Djamel l'encouragea à choisir une formation. Pour cela, ils avaient besoin de son certificat de scolarité. Ils devraient retourner au village malgré les mauvais souvenirs qui s'y trouvaient. Djamel fut mal accueilli par son ancien camarade.-Qu'est ce qui t'arrive ' Hé, du calme, intervint Djamila, se glissant entre eux. Zaher !
-Tu n'as plus toute ta tête, répliqua ce dernier. Qu'est-ce que tu fais avec un terroriste '
-Tu ignores tout de son histoire, dit-elle. Il n'est pas plus terroriste que toi.
-Va raconter ça aux autres. À cause de toi, beaucoup de familles ont dû fuir. Combien sont morts par ta faute ' Comment ça se fait que tu ne sois pas mort et enterré ' Comment se fait-il que tu sois libre comme l'air '
Les passants ralentirent l'allure, curieux.
-Wesh bik ' Calme-toi, tu dis n'importe quoi, dit Djamila. S'il était coupable de quoi que ce soit, il serait en prison. Laisse-nous passer. Nous sommes venus au lycée récupérer mon certificat de scolarité. Nous ne voulons pas d'histoire.
-Je ne te comprends pas. Qu'est-ce que tu fais avec lui ' Est-ce qu'il te menace ', l'interrogea Zaher. As-tu peur de lui '
-Non, arrête de dire des bêtises. Comment peux-tu douter de lui ' Tu étais son meilleur ami, lui rappela-t-elle. Même s'il a fait des erreurs, ce n'est pas un terroriste. Laisse-nous récupérer mes papiers et partir discrètement d'ici.
-Vous n'auriez jamais dû venir. Ici, au village, tous savent que c'est un terro. Il risque d'y laisser sa peau, l'avertit Zaher. Moi, je ne veux pas devenir comme lui, un criminel même si je meurs d'envie de le massacrer.
Djamel n'avait pas dit un mot, conscient que quoi qu'il dise pour sa défense, aux yeux de tous, il était coupable et responsable de certains assassinats et disparitions dans la région.
-Si tu veux, on discutera plus tard. Pas en la présence de Djamila, proposa-t-il. Rien que toi et moi.
-Wesk bikoum ' Vous êtes fous ' Zaher, le pria-t-elle. Ne l'écoute pas. Si un jour, tu as vraiment aimé Louisa, laisse-nous. Ne complique pas les choses pour rien.
-Pour rien ' Pauvre Djamila, va savoir s'il n'est pas derrière votre enlèvement. Quand la sécurité militaire est venue enquêter sur toi, je n'ai dit que du bien. J'avais seulement vu la partie claire. Jamais je n'avais douté de toi, dit-il. Tu as bien joué ton rôle.
-Zaher, tu sembles convaincu. Dommage... Je croyais que tu me connaissais bien, dit Djamel. Si tu as un peu d'estime pour elle, laisse la entrer au lycée. Ne la retarde pas. Elle essaie de donner un sens à sa vie et reprendre les études.
Zaher la regarda dans les yeux. Djamila était au bord des larmes et si pâle qu'elle lui fit pitié. Les curieux avaient passé le chemin.
-Vas-y, entre ! Fais vite, mais je t'aurais prévenue. Tu le regretteras un jour.
-Djamel et moi, nous nous sommes mariés. Je n'entrerai pas sans lui.
-Tu as fait le mauvais choix... Ne traînez pas dans les environs, leur conseilla-t-il. Sinon, vous allez le regretter. Les autres ne seront pas aussi tendres que moi.
-Nous t'en remercions. Je regrette notre amitié, dit Djamel en prenant le bras de sa femme avant de se diriger vers l'entrée du lycée. Allez, on a assez perdu de temps.
Le proviseur fut surpris de les revoir après tout ce temps. Il prit des nouvelles de la famille.
-Ils vont bien, merci. S'il vous plaît, est-ce que vous pouvez faire vite, un taxieur nous attend, excusa Djamel, ce qui n'était pas faux. Il a laissé le compteur tourner.
-Oui, pas de souci.
Le proviseur établit le certificat de scolarité. Ils le remercièrent. Une fois hors de l'établissement, ils pressèrent le pas vers le taxieur, garé un peu plus loin. Djamel ouvrit la portière.
-Monte vite !
Le temps de s'installer à l'arrière, elle ne vit pas une bande de jeunes sortir de nulle part et tomber sur Djamel à coups de poing et de pied, après l'avoir fait tomber au sol. Le taxieur démarra alors que la portière était encore ouverte. Ils étaient trop nombreux pour qu'il puisse les raisonner.
-Arrêtez-vous ! Qu'est-ce que vous faites '
-Je suis en train de nous sauver la vie.
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Posté Le : 22/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Taos M'HAND
Source : www.liberte-algerie.com