"LE SERMENT"

Résumé : Djamila n'en revenait pas. Elle n'acceptait pas que son amie soit morte. Djamel et sa mère tentèrent de la raisonner et de la réconforter. La famille de Louisa étant injoignable, elle sera enterrée dans le cimetière communal. Djamila pria Djamel de ne pas les laisser l'enterrer dans le même endroit que ces bourreaux. Mounir passait les voir et apprit les dernières nouvelles. Il parla d'un cimetière dans son village natal, ouvert aux familles dans le besoin. Djamel et lui se rendirent à l'hôpital pour récupérer la dépouille. Meriem voulait organiser une veillée comme l'aurait fait sa famille.-Qu'Allah vous apporte patience et courage. Inchallah que la fille repose en paix.
-Oui, c'est tout ce que nous souhaitons. Je vous demande de prier pour son repos. Qu'Allah leur accorde une place au Paradis, dit Meriem, soutenant Djamila qui peinait à se tenir assise. Qu'Il donne du courage à ceux qui l'aiment.
-Courage à tous. Qu'Allah vous récompense pour votre bienfait. Vous êtes une bonne personne à prendre en exemple.
-C'est normal ! Nous sommes aussi de sa famille !
Les voisins et la famille de Mounir avaient veillé avec eux. L'enterrement eut lieu comme prévu à leur village. À leur retour, comme elle se sentait mal, Djamila fut emmenée chez le médecin du quartier qui lui injecta un calmant après que Mounir lui ait raconté la brutale perte de son amie. Il leur remit une ordonnance, leur demandant qu'elle prenne le traitement pendant une semaine avant de diminuer les doses.
Meriem prit soin d'elle comme elle le pouvait. Il lui semblait que Djamila ne voulait pas se remettre. Elle touchait à peine aux petits plats qu'elle lui préparait. Meriem qui ne savait plus quoi faire, s'emporta presque.
-Ma fille, il faut que tu te ressaisisses. Ils sont au Paradis, tu devrais prier pour leur repos. Ce que tu t'affliges n'est pas bon pour toi et pour eux. Tu t'es à peine remise de ta fausse-couche. Tu devrais m'écouter, pense à Djamel. Il erre comme une âme en peine, il ne supporte pas de te voir aussi triste. À force de traîner dehors, il finira par tomber sur des terroristes. Tu veux que cela finisse mal pour lui '
-Non, non, dit Djamila, finissant par réagir. Surtout pas...
-Ma fille, comme tu le sais, je dois partir retrouver ma famille. Je voudrais qu'il vienne avec moi, mais il ne veut pas se séparer de toi. La question que je me pose, est-ce que tu veux toujours de lui ' Tu connais son histoire, ses erreurs et tout ce qu'il a traversé comme épreuves. Est-ce que vous saurez dépasser tout cela '
-Oui, je crois en lui... Avant que Louisa ne décède, Djamel m'avait demandée en mariage et je voulais du temps pour y réfléchir, confia la jeune fille. Si j'accepte, je vais le bloquer ici alors qu'il doit s'éloigner du pays le temps que ça se calme. S'il part, j'ai peur de le perdre.
-Vous êtes si jeunes. Vous avez traversé tant d'épreuves, mais si vous vous aimez vraiment, je vous aiderais. Il doit bien y avoir une solution, pour que tu viennes avec nous.
-Je pourrais demander le visa mais en général, ils refusent...
-Alors qu'est-ce qu'on fait '
-Je n'en sais rien... Je suis perdue.
De son côté, Djamel s'était renseigné. Les consulats étant fermés, les demandes de visa étaient traitées à Nantes. Elle n'avait pas encore son bac pour prétendre à un visa d'études. Le leur expiraient dans quelques mois. Ils pouvaient rejoindre la famille quand ils le voulaient. Mais il ne se voyait pas la laisser derrière lui.
Lorsqu'il rentra à la maison, il les trouva en train de discuter. Il sourit en la voyant assise.
-Content de voir que tu veux bien parler aujourd'hui. Tu te sens mieux '
-Oui...
-Tant mieux, car aujourd'hui, tu devras me dire "oui ou non". J'attends depuis des jours et des jours, je t'avoue que je n'en peux plus... Je dois savoir.
-Je voudrais passer mon bac, avant. Après, nous nous marierons.
-Donc, c'est oui '
-Oui, souffla Djamila, un petit sourire malgré ses yeux larmoyants. Oui...
-Soit, on fera comme tu veux...
-Ah non, les interrompit Meriem. Vous vous mariez avant. Vous ne pouvez pas vivre seuls sans mariage, sous un même toit. Ce ne serait pas correct. En plus, les gens le verraient mal et cela pourrait vous attirer des ennuis


.À SUIVRE
[email protected]
Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.