Algérie

"LE SERMENT"



Résumé : Djamila voulait savoir s'ils étaient morts. Elle leur souhaitait de brûler en enfer. Elle alla réveiller Djamel pour lui apprendre la nouvelle. Elle décida de l'accompagner, tenant à les voir morts. Les deux jeunes ne déjeunèrent pas. Djamel, tendu, trouvait que Maître. B tardait. Mais ce dernier finit par arriver. Il fut surpris et soulagé de voir qu'ils avaient retrouvé Djamila.-Louanges à Dieu, tu t'en es bien sortie ! Nous imaginions le pire. Maintenant, nous sommes tranquilles, dit Maître. B.
Maintenant que le reste du groupe est anéanti, vous pouvez reprendre votre vie en étant rassurés. Plus jamais vous ne croiserez leur chemin.
-J'en rêvais ! C'est tout ce que je demandais à Dieu. Mais j'ai besoin de les voir à la morgue. J'ai beau vous croire, je veux les voir.
-Ne t'inquiète pas, dit Djamel, en se tournant vers elle. C'est fini pour eux, ils ne séviront plus. Moi aussi, je veux voir leurs cadavres.
À la morgue de l'hôpital où les cadavres étaient gardés en attendant d'être récupérés par leurs familles, ils trouvèrent des militaires, le procureur chargé du dossier et les jeunes filles libérées. Djamila était heureuse de les revoir. Louisa s'accrocha à son bras.
-Est-ce que vous les avez déjà vus '
-Non, nous vous attendions.
On les conduisit à la morgue où étaient posés les dépouilles recouvertes par des draps jusqu'aux épaules. Djamel fit le premier à identifier certains d'entre eux. Hadj Said et Ilyès étaient bel et bien morts. Le c?ur apaisé, il encouragea Djamila et les filles d'en faire autant. Louisa et Djamila changèrent de couleur en les reconnaissant. Louisa serra les poings, puis se mit à pleurer. Elle sortit en courant de la morgue. Djamila s'approcha d'Ilyès. Elle eut envie de le frapper, mais l'agent la retint par le bras.
-Est-ce que sa famille est venue ' Je voudrais voir les parents de ce monstre.
-Non, ils l'ont renié. Ils refusent même qu'il soit enterré dans leur village.
-Tu vois, même ta famille ne veut pas de toi. Je les comprends. Qui voudrait d'un monstre comme toi. L'armée aurait dû te laisser dans la forêt. Tu ne devrais pas être enterré dans le cimetière communal. Ils sont bien gentils de te donner une sépulture, dit-elle comme s'il pouvait l'entendre. Je ne te pardonnerai jamais ce que tu nous as fait. Je...
Des cris dans le couloir attirèrent leur attention. Djamila s'empressa de rejoindre son amie qui se tenait le ventre. Louisa s'appuyait au mur, le souffle coupé par la douleur. Des infirmiers se rapprochèrent d'elles.
-Venez nous aider, les pria Djamila. Elle est enceinte.
-Vous avez des contractions '
-Je crois...
-Mais vous voyez bien qu'elle est mal, dit Djamila alors que Louisa s'accrochait à son bras, se mordant les lèvres pour ne pas crier, mais la douleur était si forte qu'elle ne put se retenir longtemps.
-On vous emmène aux urgences. N'ayez pas peur. Ils vont s'occuper de vous.
Quelqu'un amena un brancard et ils l'emmenèrent aux urgences. Louisa s'accrochait à la main de son amie. Elle ne cessait pas de gémir et de pleurer.
-Je t'en prie, ne me laisse pas seule. Je n'ai personne.
-Allah est avec toi. N'aie pas peur, je resterais avec toi s'ils le permettent, promit Djamila. Courage ma s?ur. Courage.
-J'ai peur de mourir...
-Ne dis pas de bêtises. Regarde, j'ai fait une fausse-couche et je vais bien.
-Ce n'est pas pareil, je ne me sens pas bien. J'ai mal à la tête, au c?ur... Je vois flou... Djamila, s'il m'arrive quelque chose...
-Chut ! Arrête ! Il ne t'arrivera rien, promit l'amie. Ils sont morts. Et toi, tu vas vivre.
-Dja... Djam... bégaya-t-elle. Ne... ne... ne...
Arrivés aux urgences, le médecin la prit en charge avant même qu'elle n'ait pu l'embrasser. L'accès était interdit aux visiteurs. Djamila resta dans le couloir. Maître. B et Djamel les avaient rejoints.
-Elle a peur, elle bégayait. J'ignore ce qu'elle voulait me dire.
-C'est l'émotion, c'est normal. Elle est entre les mains d'Allah. Inchallah tout se passera bien.

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