Algérie

"LE SERMENT"



Résumé : Lorsque Djamel rentra enfin, Meriem se lâcha. Tout en étant heureuse de le retrouver, elle ne put s'empêcher de le frapper, de lui faire payer tous ces mois d'angoisse et d'incertitude. Djamel la laissa faire. Lui aussi jugeait qu'il méritait cette correction. Meriem remercia l'avocat et ami de son mari de lui avoir ramené son cadet. Maître B regrettait de ne pas avoir vu Fayçal avant son départ. Meriem et Djamel s'accrochèrent lorsqu'elle parla de les rejoindre.-Mais calmez-vous. Vous venez à peine de vous retrouver que vous vous disputez. Vous avez tout le temps pour en discuter, conseilla l'avocat. Ce projet n'est pas pour demain.
Djamel respira un bon coup, reconnaissant qu'il avait raison.
-Pardon yemma, je ne voulais pas me fâcher avec toi. Tu es épuisée moralement... Tout comme moi. Semhili, j'avais envie de tout sauf nous quereller peu importe la raison.
-Ah si tu savais...
Meriem regrettait de s'être laissée emporter par les émotions. Elle s'était donnée en spectacledevant Maître B.
-Pardonnez-moi... Je vais préparer du café, et même lancer le dîner, proposa-t-elle.
-Non, ne vous dérangez pas, dit-il. Ce sera pour une autre fois. Pourquoi pas au mariage de votre fille '
-Même pas un verre d'eau ' Vous ne pouvez pas repartir comme ça !
Mais il refusa.
-Je m'excuse, mais je dois retourner au cabinet, j'ai des rendez-vous de prévu. Je reviendrais bientôt, promit-il. Appelez Fayçal et apprenez-lui pour Djamel, il a besoin de bonnes nouvelles. Cela le stimulera. Inchallah, lorsqu'il rentrera au pays, il aura retrouvé la santé. Passez-leur mon bonjour.
-Je n'y manquerais pas.
Djamel raccompagna l'avocat dehors. Il le remercia une dernière fois d'avoir pu l'aider. Mais Maître B ne monta pas tout de suite dans sa voiture. Après l'altercation auquel il avait assistée, il ne pouvait pas partir sans l'avertir. Appuyé à la portière, il décida de lui parler franchement.
-Tu t'en es bien sorti cette fois. Alors fais profil bas. Evite les problèmes et les mauvaises fréquentations. Regarde où cela t'a mené. Personne n'a pu te rendre visite même après qu'ils aient eu des preuves de ta non implication dans les massacres et enlèvements dans la région, et que tu n'étais pas aussi mauvais que ça. Ta famille est partie... Mon garçon, je ne voulais pas te le dire devant ta mère, mais elle a raison. Tu risques de te perdre en restant ici. Pars et inscris-toi à la fac à l'étranger. Fais ta vie et oublie celui que tu as été avant aujourd'hui, lui conseilla-t-il très grave. Va de l'avant, débarrasse-toi de tout ce qui peut te ralentir.
Mais le jeune homme secoua la tête. Il était déterminé.
-Je peux vous jurer de me tenir tranquille. De ne plus traîner dans les milieux louches et même de ne fréquenter plus personne. Mais Djamila, c'est mon amie. Nous avions tellement de projets... Si elle n'avait pas été enlevée, nous nous serions fiancés. Peut-être même que j'aurais forcé la main à mes parents pour nous marier aussi. Mais... Ils ont brisé nos rêves, notre vie... Le peu qu'il nous reste maintenant, c'est à deux que nous pourrons le construire. L'un sans l'autre, c'est impossible. Allah ghaleb... Sauf si elle ne veut plus de moi.
-Qu'Allah te vienne en aide et te protège. J'espère que votre avenir sera moins sombre que votre passé, souhaita Maître B. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver.
-Promis, merci... Merci...
Djamel ne put se retenir. Il lui sauta au cou et le serra fort avant de le laisser monter dans sa voiture. Il le regarda partir. Il voulut faire un tour dans le quartier lorsque Mounir arriva.
-Bienvenu à la maison, lui dit-il en le prenant par le bras. Ne t'aventure pas dans les quartiers que tu ne connais pas. Rentrons, nous devons parler.
Djamel dégagea son bras et refusa de le suivre.
-Si c'est pour ma s?ur, vous aviez ma bénédiction et celle de toute la famille. Que voudrais-tu de plus '
-Tu as été innocenté et c'est tant mieux, dit Mounir. Mais l'homme que tu as tué était de ma famille. Il a laissé une veuve et des enfants, des parents, des frères et des s?urs...
-Qu'est-ce que tu voudrais que je fasse ' Rien de ce que je pourrais dire ou faire ne le ramènerait à la vie, affirma Djamel, les larmes aux yeux. J'ai sa mort sur la conscience, je ferais n'importe quoi pour le ramener aux siens. Mais c'est impossible, tu le sais bien.
Mounir soupira.
-Le ramener relève de l'impossible, reconnut-il. Mais si tu vas les voir et leur parler, cela vous fera du bien. Tu auras leur pardon. Ecoute, tu ne partiras pas seul, ma famille, moi et ta mère t'accompagnerons. Ne t'inquiète pas, tout se passera bien.

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