Algérie

"LE SERMENT"



Résumé : Meriem était inquiète, elle trouvait suspect que Djamel puisse gagner autant d'argent, juste en étant coursier ou tenir les comptes d'une salle de jeux. Toutes ces questions agacèrent Djamel qui envoya son café contre le mur de la cuisine et donna un coup de pied dans la porte. Meriem était sous le choc, elle ne le reconnaissait plus. Une de ses filles proposa de le faire suivre.Mounir ne pourra pas prendre tout de suite Djamel en filature. Comptable dans une entreprise privée, il ne pouvait pas s'absenter du bureau sans motif. Il dut présenter une demande de congé. Il voulait avoir du temps pour prendre en filature Djamel.
Ce dernier était parti fâché après sa dispute, avec sa mère.
-Je ne crois pas qu'il reviendra un jour, il n'a plus toute sa tête. Il se drogue, j'en suis sûre. J'ai peur qu'il ne finisse mal. Il ne mérite pas, c'était un bon garçon. Il était parti étudier et le voilà à être coursier.
-S'il se sent responsable de la famille, il reviendra. Vérifie ton compte ccp, s'il n'a rien envoyé, c'est parce qu'il a l'intention d'apporter l'argent.
-Incha Allah.
Meriem compta les jours. Les filles étaient reparties à Alger. Ses pensées semblaient raisonner dans la maison. Lorsqu'on sonna à la porte d'entrée qu'elle gardait fermée à clef quand elle était seule, elle sursauta, se demandant si elle avait bien entendu ou si elle l'avait imaginé. Mais on insista tant qu'elle finit par aller voir qui sonnait.
-Djamel ! Wlidi !
Elle s'empressa d'aller lui ouvrir et le reçut contre son c?ur pendant un bon moment. Il tenta de se défaire de son étreinte.
-L'autre fois, c'est moi qui t'étouffais avec mon câlin.
-Tu es parti fâché et j'avais peur que tu ne reviennes plus. Tu es mon petit garçon, même si tu me dépasses de deux têtes. Je reste ta mère et je ne veux que ton bien.
-Je sais...
Meriem l'invita à se détendre.
-Où est papa '
-Il est chez son psychiatre. J'espère qu'il lui diminuera les doses, car ton père a souvent des absences. Djamel, tu nous ferais du bien en restant ici. Nous avons besoin de toi.
Le jeune homme secoua la tête, l'air désolé.
-Si je reste, nous n'aurons plus un sou. Hadj Saïd n'a pas d'affaires dans la région. C'est dommage ! J'aurais aimé rentrer à la maison.
-Wlidi, on peut se passer de l'argent. Du fond du c?ur, écoute-moi et ne retourne plus travailler chez lui. Reste avec nous.
-Un jour, promit-il. Est-ce que vous avez été remboursés '
Meriem hocha la tête.
-Oui, on a remboursé un de ses amis. Il en reste deux. Incha Allah qu'un jour, nous pourrons le faire, dit-elle. Si ton père se remet, il tentera de reprendre les choses en main. Il doit retrouver sa motivation, des raisons pour se lever et reprendre sa vie d'avant.
-De combien a-t-il besoin ' Peut-être que je pourrais emprunter à Hadj Saïd ' Je ne crois pas qu'il refuse de m'aider. Il a beaucoup d'estime pour moi. Si tu veux, je vais parler à papa. Cela lui fera du bien de savoir que nous pourrons retrouver notre vie, comme tu le dis si bien "d'avant".
-Non, je ne veux pas de son argent, je veux que tu nous reviennes. Je ne veux rien lui devoir.
-Un jour, promit-il. Si tu le permets, je vais prendre une douche.
-Mais tu es chez toi, fais comme tu veux.
Meriem attendit qu'il soit dans la salle de bain et que le bruit de l'eau lui parvienne pour donner un coup de fil à Mounir.
-Il est là, je crois qu'il passera la nuit.
-Je serais là à la première heure. Ne vous inquiétez pas, lui dit-il. Je deviendrais son ombre. Je vous appellerais dès que j'aurais du nouveau.
Meriem le remercia. Elle ne le lui dit pas, mais elle comptait sur lui pour tout savoir du travail qu'il effectuait et de ses fréquentations.

(À SUIVRE)
T. M.
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