"LE SERMENT"

Résumé : Fayçal empêcha Djamel de partir. Il lui apprit que la famille de Djamila était partie vivre ailleurs après qu'un groupe armé s'en soit pris à elle (famille). Quel choc pour Djamel d'apprendre qu'elle avait été enlevée. Personne n'avait osé lui dire la vérité. Il se rendit au café du quartier et sympathisa avec le serveur pour lui soutirer des informations. Il le pria aussi de le mettre au courant s'il y avait du nouveau.-Zaher, tu le savais, n'est-ce pas ' Pourquoi ne m'as-tu rien dit '
L'ami haussa les épaules, baissant les yeux, très gêné. Il avoua avoir subi des pressions de la part de son oncle et de son père.
-Ils savaient combien tu tenais à elle et après ce qui est arrivé, ton père avait peur que tu perdes la tête. Il tenait à ce que tu te concentres sur ton bac. Il voulait que tu réussisses et que tu rejoignes ton frère. C'est par amitié pour toi que je ne t'ai rien dit.
-Tu n'aurais pas dû, lui reprocha Djamel. J'étais le dernier à l'apprendre. Tu es sensé être mon ami, mon frère... Je te disais tout, tu savais combien je souffrais de son absence. Tu m'as trahi, je ne te ferai plus jamais confiance. À partir d'aujourd'hui, oublie que j'existe. Je ne veux plus te voir, ni t'entendre.
-Ne dis pas ça mon frère. Comprends-moi, je ne pouvais pas tenir tête à ton oncle et à ton père. Tu sais combien je respecte ta famille. Ecoute...
Djamel le repoussa, puis partit marcher. Il avait besoin de retrouver ses esprits. Le coup était dur à encaisser. Le c?ur brisé, anéanti par la peur qu'il soit arrivé un malheur à Djamila, il ne savait que faire.
Il en voulait à sa famille et à son ami de l'avoir gardé dans l'ignorance. Habitué à se terrer dans sa chambre, à fuir la tristesse de son père. Il ne supportait pas de le voir déprimer. Sa mère tenait debout par miracle. Une autre qu'elle se serait effondrée. Sa foi lui permettait de croire encore en la vie, de soutenir son père et de le protéger. Il comprenait qu'elle ait eu peur pour lui. S'il l'avait appris le jour même, il serait parti à sa recherche. "Mon Dieu, protègez-la où qu'elle soit". Des coups de klaxon le firent sursauter. La voiture s'arrêta à quelques centimètres de lui. Le vieux conducteur s'en prit à lui.
-Tu veux mourir ou quoi ' Qu'est-ce qui t'a pris de traverser maintenant '
Djamel leva les mains, désolé. Non, il n'avait pas envie de mourir, il voulait revoir Djamila. Son c?ur ne battait que pour elle. Lorsqu'il rentra à la maison, il ne fut pas surpris de trouver ses parents inquiets. Même son oncle était là. On lui reprocha d'être parti si longtemps.
-Nous nous faisions un sang d'encre, mais où étais-tu passé '
-Je n'ai plus de compte à vous rendre, répondit- il calmement. Contrairement à ce que vous croyez, je sais ce que je veux. Vous n'auriez pas dû forcer mon ami au silence... Qu'est-ce qui vous a pris ' Vous croyiez que je ne l'apprendrai jamais '
-Tu ne l'aurais pas supporté.
-Peut-être ' Mais j'avais le droit de savoir. Vous n'auriez jamais dû vous en mêler. C'est mon amie et je veux faire ma vie avec elle. Cela fait des semaines qu'elle a disparu. Qui sait ce qu'ils lui ont fait ' Si elle est encore en vie ' Peut-être qu'elle croit que je l'ai abandonnée '
Djamel sentit sa gorge se serrer et les larmes lui monter aux yeux. Il les laissa et alla dans sa chambre, son oncle le rejoignit et le trouva en train de taper dans le mur.
-Calme-toi mon grand, mets-toi à notre place. Nous avions peur pour toi.
-Il fallait avoir peur pour elle. Elle est belle, elle est jeune et intelligente, dit Djamel. J'espère qu'elle trouvera le moyen de s'enfuir. L'armée a ratissé la région. S'ils ne les ont pas trouvés, c'est qu'ils ont quitté la région. Je donnerais tout pour la retrouver.
-Mon garçon, elle finira par revenir.
-Vivante ou morte ', demanda Djamel, en le regardant dans les yeux.
-Si elle échappe à ses ravisseurs, elle ne trouvera pas sa famille. Elle ne voudra plus de toi. Votre histoire s'est arrêtée à l'instant où elle a été enlevée. Mon grand, je te conseille de l'oublier pour votre bien à tous les deux.
(À SUIVRE)
T. M.
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