Algérie

"LE SERMENT"


Résumé : Après avoir envoyé la lettre à son frère, Djamel se rendit au lycée où son ami lui apprit que des jeunes filles avaient été enlevées. Djamila et sa camarade étaient absentes. Djamel eut un mauvais pressentiment, il n'alla pas en classe. Il retourna chez lui et se confia à sa mère qui fondit en larmes. Il paniquait à l'idée qu'elle ait été enlevée. Tous connaissaient le triste sort qui était réservé à celles qui croisaient le chemin des terroristes.-J'espère qu'elles ne souffriront pas.
-Yemma, je t'en prie... Prie... J'ai peur pour elles. Surtout pour Djamila.
-Incha Allah elles sont saines et sauves.
Meriem ne lui parla pas du sort réservé aux jeunes filles tombées entre les mains des terroristes. Si elles ne trouvaient pas la mort, après avoir été utilisées, elles en ressortiraient marquées à vie, plus mortes que vives. Même leurs familles leur tourneraient le dos. La vie n'aura plus aucun sens pour elles.
-J'espère qu'elles n'ont pas été enlevées. Je tiens à elle, je voulais faire ma vie avec Djamila.
-Qu'en sais-tu ' Peut-être qu'elle ne voudra plus de toi '
-Pourquoi tu dis ça ' Nous nous aimons.
Meriem soupira.
-Si elle a été enlevée, va savoir où ils l'ont emmenée et ce qu'ils ont fait d'elle. Tu crois que c'est facile de se remettre d'une agression ' Même si elle en ressort vivante et libre, elle ne sera plus comme avant.
-Mais moi, je continuerais de l'aimer. Je serais là pour elle. Je l'aiderais. Oh Mon Dieu, Faites qu'elle et son amie n'aient pas été enlevées. s'écria Djamel, en levant les mains au ciel avant de se prendre la tête comme pour chasser les horribles images qui lui traversaient l'esprit. Faites qu'elles soient chez elles.
-Calme-toi, courage.
-Où trouver la patience ' Je n'ai qu'une envie, la voir devant moi. Si ce n'était pas la peur de lui créer des problèmes, je serais parti voir sa famille. Imagine qu'elle ait seulement un empêchement ' Sa famille ne badine pas avec l'honneur.
-Alors calme-toi, essaie de penser positif.
-Yemma, je suis fou d'elle. Dès que nous aurons notre bac, nous irons la demander en mariage. Nous partirons ensemble à la fac, jura Djamel. Tu nous donneras ta bénédiction, n'est- ce pas '
-Et comment ' Mon grand, je ne souhaite que votre bonheur. Incha Allah que ton père va vite se remettre. Nous ferons tout ce que tu veux.
Djamel l'embrassa, puis alla voir son père. Son oncle était venu l'emmener chez le kinésithérapeute.
-Qu'est-ce que tu fais ici ' Tu n'as pas cours '
-Non, non, des profs sont absents, j'en ai profité pour rentrer, dit Djamel. Vous partez maintenant '
-Oui, si tu n'as rien à faire, tu pourras nous accompagner.
-Bien sûr !
Djamel n'avait pas le choix. Il les suivit dehors et aida son oncle à installer son père à l'arrière de la voiture. Ils ne tardèrent pas à partir. Djamel ne cessait de penser aux jeunes filles enlevées.
-Il s'en est passé des choses ces derniers temps, lâcha l'oncle Ali. Je me demande si un jour ce cauchemar finira. Je n'en peux plus de vivre dans l'angoisse. Les garçons veulent partir à l'étranger, Djamel devrait aussi l'envisager.
-Ah non, moi, je tiens à rester avec ma famille.
Surtout, à retrouver sa dulcinée. Il espérait la voir le lendemain. Il profita que son père soit avec le kinésithérapeute pour discuter avec son oncle.
-C'est vrai qu'ils font des horreurs aux filles qu'ils enlèvent '
-Hélas oui. Les rares jeunes filles et femmes à avoir pu s'enfuir, ont raconté comment elles étaient traitées et ce qui arrivait à celles qui leur tenaient tête et leur résistaient. Ce sont des monstres. Ce matin, on parlait d'enlèvements, d'assassinats. Il faut rester prudents.
Djamel sentit sa gorge se nouer.
-Khali, j'ai envie de te demander un service.
-Ne me demande pas l'impossible, le pria-t-il, mes pouvoirs sont limités, parle mon garçon. Mais j'ai une idée de ce que tu veux me demander. Tu as séché les cours et tu veux que je t'accompagne au lycée. C'est ça '
Djamel secoua la tête.
-J'ai plus urgent. Je voudrais me rendre sur les hauteurs. Mon amie n'est pas venue en cours. J'ai peur pour elle.

(À SUIVRE)
T. M.
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