Algérie

Le serment 26e partie



Le serment 26e partie
Résumé : Le malaise finit par passer. Aïda voit leurs parents se féliciter et choisir une date qui les arrange. Le mariage aura lieu très prochainement. Ses s'urs viennent préparer la maison. Aïda n'y participe pas. Elle reste dans sa chambre à rêver éveillée de Smaïl. La veille du mariage, sa mère monte la prévenir. Elle ne se prépare pas, son père le lui fera regretter...
Très tôt, une coiffeuse vient s'occuper de ses cheveux. Après plus d'une heure, Aïda se retrouve avec un chignon fleuri sur la tête. C'est aussi la coiffeuse qui la maquille. Elle l'aide à mettre la robe blanche vaporeuse que ses s'urs ont portée à leur mariage.
Karima est toute émue en la voyant.
- Tu es magnifique... Tu es si belle dans cette robe...
Aïda ne répond pas. Elle n'a aucun sourire, pas une seule fois. Sa mère pleure et quitte la chambre. Sa s'ur Maria lui reproche son silence.
- Jusqu'à quand tu vas bouder '
La jeune fille hausse les épaules.
- Arrête de rêver !
- Ce jour-là, ce sera la fin...
- Grandis ! La vie n'est pas un feuilleton à l'eau de rose, insiste Maria. Tu as la chance d'avoir une vie de rêve... Pourquoi vouloir tout voir en noir '
- Si tu ne me laisses pas tranquille, je vais...
Aïda ne finit pas sa phrase, laissant planer une menace dans l'air. Sa s'ur sort, exaspérée. On la laisse tranquille pendant un moment. Vers 11h, un joyeux cortège arrive, accompagné d'une troupe de zornadjia et de tbabla, tous installés à l'arrière d'une camionnette d'où ils descendent dès qu'ils arrivent devant la maison. Les femmes lancent des youyous si aigus que Aïda a l'impression qu'ils transpercent ses tympans.
Elle a l'impression d'être spectatrice, elle se voit toute triste, alors qu'ils sont tous heureux. Boualem, lui, est tout sourire et il est bien beau dans un beau costume noir, un burnous sur les épaules. Des jeunes dansent, heureux de l'ambiance mise par la troupe de zornadjia. Boualem accepte de danser avec eux, puis sa s'ur le tire par le bras, lui rappelant qu'il était attendu.
Toute la famille le suit à l'intérieur. Boualem et sa mère montent au premier. Ils entrent dans la chambre où Maria ajustait le voile sur le visage de sa s'ur. Boualem attend qu'elle ait fini, pour prendre Aïda par le bras puis ils descendent les escaliers. Sa main est chaude et son regard affectueux.
- Tu te fais des soucis pour rien, lui dit-il à l'oreille. Je te promets de tout faire pour te rendre heureuse !
La jeune fille baisse la tête et laisse couler des larmes. Les invités sont émus. Tous attribuent sa tristesse et ses larmes au fait qu'elle quitte sa famille. La troupe de zornadjia continuait à jouer des rythmes entraînants. Aïda était assourdie. Elle n'entend rien de ce qui se disait.
Déjà, on l'aidait à s'installer à l'arrière de la voiture, joliment décorée d'un c'ur fleuri sur le capot, et de dentelles blanches aux poignées des portières. Boualem prend place près d'elle. Il voit les larmes qui se rejoignent sous son menton. Le marié sort un mouchoir de sa poche et le lui tend. Il aurait voulu essuyer ses larmes mais elle avait eu un geste de recul, comme si elle avait deviné.
- Cesse de pleurer, la prie-t-il. Je vais finir par croire que je suis un monstre...
- Non, murmure-t-elle sans le regarder. C'est que...
Ce qu'elle n'osait pas lui dire, c'est qu'elle allait partager sa vie alors que tout son c'ur aspirait à être avec Smaïl.
Aïda ferme les yeux et se rappelle ces quatre années de bonheur qui avaient vite filé à son goût. Elle se rappelle la douceur de ses baisers, les grains de beauté qu'il avait sur le cou et le torse. Elle pourrait les situer, les yeux fermés.
Elle a dans le c'ur de si doux souvenirs qu'elle sourit tout en serrant dans sa main le pendentif qu'il lui avait offert. En cet instant, elle est avec lui. Ils se marient aujourd'hui. Ils sont dans la voiture et iront dans leur maison, celle qu'ils avaient construite ensemble. C'était elle qui avait aménagé le jardin où ils resteraient, les nuits d'été, à respirer les douces senteurs des fleurs qu'ils auraient plantées. C'était dans ce jardin que leurs enfants joueraient et courraient, riant à en pleurer tant ils sont heureux. C'est dans ce lieu paradisiaque qu'ils recevront leurs familles et les amis pour de longs moments de détente.
Aïda imagine qu'ils ont installé une grande balançoire où il la pousserait comme une enfant. Le bonheur réside dans le fait d'être ensemble.
La voiture démarre, la troupe de zornadjia les suit de près. Elle ne veut pas ouvrir les yeux et quitter Smaïl. Elle est si heureuse qu'elle se laisse aller contre son épaule.
Boualem pense qu'elle se repose sur son épaule et il en est heureux. Pendant un bon moment, ils sont ainsi, Aïda appuyée à lui et lui n'osant pas bouger, heureux de ce subit rapprochement.
- On arrive, lui dit-il en voyant qu'ils arrivent bientôt à destination.
Mais Aïda ne bouge pas.
- Fini la pause, plaisante-t-il en lui touchant la joue et il est surpris qu'elle ne bouge toujours pas. Il lui soulève le menton, et quand il voit ses yeux éteints et le sourire sur ses lèvres, il s'écrie : Oh non...
Il vient de se rendre compte qu'elle ne respire plus...
(À suivre)
A. K.


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