Algérie

Le sens renouvelé d'une symbolique



Le sens renouvelé d'une symbolique
Le 18 février, c'est la date que s'est choisie l'Algérie pour commémorer et rendre hommage aux sacrifices des martyrs de la cause nationale. Sa célébration annuelle, outre qu'elle doit servir à se remémorer que l'indépendance du pays n'est pas tombée du ciel, a une portée pédagogique profonde. Que face à l'injustice de quelque nature qu'elle soit, le droit triomphe toujours. Le président Bouteflika, dans son message rendu public à cette occasion, a situé l'importance d'une telle initiative. « Il est dans la vie des nations des dates phares dont les générations successives doivent obligatoirement s'enorgueillir tant leur symbolique est significative. La Journée du chahid que nous célébrons aujourd'hui compte parmi ces grands moments gravés dans la mémoire de la nation », a-t-il écrit. La halte a pour vocation d'exprimer la reconnaissance de la nation aux millions d'Algériens qui ont sacrifié leur vie pour que leurs compatriotes accèdent à la dignité que le système colonial s'est méthodiquement appliqué à broyer. Des sacrifices qui « nourrissent aujourd'hui notre détermination à persévérer sur leur voie ». C'est un moment aussi pour se pencher sur l'écriture de l'histoire pour mieux restituer le sens de ces sacrifices et faire comprendre aux nouvelles générations que les valeurs patriotiques ne sont pas une notion abstraite. Ramené au contexte d'aujourd'hui, le patriotisme consiste à apporter sa contribution à l'effort de développement du pays et à préserver sa souveraineté d'éventuelles menaces externes. « La véritable bataille de notre jeunesse est celle qui doit mettre fin au sous-développement et dans laquelle elle saura faire face aux bouleversements violents qui secouent de nombreuses parties de notre monde », a souligné le chef de l'Etat à ce propos. Saisir la mesure de la symbolique rattachée à cet hommage, c'est aussi d'expliquer que le recours à la lutte armée le 1er novembre 1954 est le résultat d'un long processus de maturation politique qui puise ses racines dans une longue expérience de résistance jalonnée de faits historiques. Le choix du 18 février, depuis son institution en 1989, ne semble avoir été le fait du hasard puisque la date correspond à celle qui a vu la création de l'Organisation spéciale (OS), devant préparer le terrain à la lutte armée, et qui s'est avérée être le creuset des acteurs principaux du 1er novembre que sont les 22 historiques. Mais au-delà de la glorification, l'enjeu renouvelé est d'« ancrer dans l'esprit des générations qui se succèdent la volonté de défendre avec ardeur ce précieux acquis (...) par la consécration du concept de patriotisme global et l'attachement aux valeurs pour mener le pays sur la voie de la modernité dans un cadre de démocratie et de justice (...). Pour toutes ces raisons, la commémoration, déclinée dans ses différentes formes, constitue, à maints égards, une immersion dans l'histoire du mouvement national indépendantiste que les générations post-indépendance ne se réapproprieront jamais assez. Ses valeurs font aujourd'hui consensus. Elles sont de nature à prémunir, comme le suggère le président Bouteflika, contre les influences idéologiques extérieures colportées sous l'habillage de la religion. Ce n'est pas un moindre acquis pour l'hommage aux martyrs et la mémoire collective.




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