Algérie

Le sens historique d'une décision



Le sens historique d'une décision
Ce qui conforte le plus dans cette décision de l'Etat algérien, c'est peut-être cette volonté de mettre en avant le principe juste de ne compter que sur ses propres forces d'abord, avant de s'ouvrir sur l'étranger. En d'autres termes, il n'y a aucune solution miracle à la crise sans la mobilisation de toutes les forces patriotiques.Assurément, il n'y a pas un seul jour qui ne nous réserve son lot de surprises. Du moins ces derniers temps...Des surprises tantôt rassurantes tantôt désarçonnantes pour les patriotes du pays qui entendent user de toutes les opportunités pour que les chances des nouvelles générations ne soient pas sacrifiées sur l'autel des démesures, du clientélisme et de l'irresponsabilité. A un moment où le commun des mortels pensait que les dés étaient pipés, ne voilà-t-il pas qu'une décision de souveraineté vient d'être prise par les autorités compétentes. Cette mesure des plus significatives consiste en le rachat par l'Algérie, comme sempiternellement réclamé par les travailleurs du complexe sidérurgique d'El-Hadjar et le Parti des travailleurs, de la totalité des parts d'ArcelorMittal Annaba. L'accord, annoncé par Abdessalem Bouchouareb, porte sur le «contrôle total de la partie algérienne» sur le complexe sidérurgique d'El Hadjar, ArcelorMittal Pipes&Tubes Algérie ainsi qu'ArcelorMittal Tébéssa. Usant d'un euphémisme pour éviter de parler de renationalisation, le ministre de l'Industrie et des Mines a tenu à souligner que le choix stratégique de l'Etat algérien a pour but de faciliter la prise de décision et la mobilisation des moyens financiers en mesure de permettre la poursuite de relancer sur des bases efficientes «l'opération de revamping des installations industrielles et leur redémarrage», curieusement ignorée par l'homme d'affaires indou. De l'avis même de Bouchouareb, «cet accord permettra de stabiliser le climat social au niveau des trois sociétés, pour améliorer leur rentabilité et préserver les emplois. Il ne s'agit pas d'une nationalisation, mais d'une simple restructuration du capital, qui permet à la partie algérienne de détenir 100% du capital...», tout en continuant à bénéficier, un contrat entre les deux parties en fait foi, de l'assistance technique du géant mondial de l'acier au regard de son expérience dans le domaine de la sidérurgie. Mais c'est certainement le volet social qui aura constitué l'épilogue de ce feuilleton à rebondissements où les masses travailleuses du complexe n'avaient de cesse de mettre en garde les autorités compétentes.Le Parti des travailleurs en veut pour preuve la crise «répétitive» que connaît le complexe sidérurgique. Et de pointer du doigt la direction générale «qui n'a respecté aucun de ses engagements, recourt régulièrement à la menace et au chantage en annonçant par moment, avant de se rétracter, qu'elle allait procéder au dépôt de bilan et à la mise en faillite de l'entreprise si la Banque extérieure d'Algérie ne consentait pas à lui accorder un prêt sans garantie». A l'évidence, cet acte de souveraineté nationale traduit on ne peut mieux les préoccupations du gouvernement en la matière. L'observateur averti y trouve même une certaine cohérence entre la ligne générale de sortie de crise et cette volonté de favoriser un certain équilibre entre la rigueur imposée par la réalité concrète et la volonté de s'en tenir aux promesses faites au monde du travail. Fleuron de l'industrie algérienne, le complexe d'El Hadjar est resté au bord de la faillite, pendant plusieurs années, et ce n'est que grâce à la manne publique, qu'il doit encore son existence. Talon d'Achille, s'il en est, la production était bien évidemment en-dessous des clauses contractuelles sur lesquelles s'était engagé l'investisseur indou, avait déclaré, lors de la première tentative de renationalisation, Smaïn Kouadria, l'ancien président du syndicat d'entreprise du complexe: «La renationalisation d'ArcelorMittal est une bonne chose pour l'économie algérienne et pour les milliers de travailleurs qu'elle emploie. D'ailleurs, ArcelorMittal est aujourd'hui dans l'incapacité de financer le nouveau plan de développement et d'investissement du complexe.» Ce qui conforte le plus dans cette décision de l'Etat algérien, c'est peut-être cette volonté de mettre en avant le principe juste de ne compter que sur ses propres forces d'abord, avant de s'ouvrir sur l'étranger. En d'autres termes, il n'y a aucune solution miracle à la crise. Le président de la République avait vu juste dans son message du 20 août dernier en appelant à l'unification des rangs de toutes les forces vives de la Nation. Pour que la solution soit réellement nationale, en rupture avec les chants de sirènes qui veulent nous jeter dans les bras ensanglantés des puissances hégémoniques et des roitelets arabes, il nous faut passer par une véritable Réconciliation nationale: celle de toutes les forces patriotiques qui ont eu le privilège de sauver le pays d'une catastrophe programmée.




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