Algérie

Le sens des priorités



L'Etat s'oriente vers un soutien plus fort des agriculteurs «qui approvisionnent le stock stratégique de blé dur et tendre et de céréales sèches», rapporte un communiqué de la présidence de la République qui sanctionne une réunion du Conseil des ministres, présidée, hier, par le chef de l'Etat. Abdelmadjid Tebboune a ordonné au ministère concerné de se tenir aux côtés des producteurs nationaux de céréales. Il a indiqué que l'aide de l'Etat doit être multiforme. Ainsi, les agriculteurs bénéficieront de diverses incitations, dont des prêts bancaires, de l'engrais à des prix étudiés et bien d'autres avantages. Le communiqué de la présidence de la République n'évoque pas la crise alimentaire mondiale qui se profile à l'horizon, en rapport avec la guerre en Ukraine, mais l'insistance du président Tebboune d'accorder une attention particulière à l'agriculture nationale, notamment les grandes cultures s'est révélée opportune et les décisions d'hier confirment une volonté de garantir une sécurité alimentaire, surtout en produits céréaliers. Toujours, en rapport avec l'alimentation, le président de la République a ordonné l'interdiction de l'exportation de tous les produits importés en l'état par l'Algérie. La décision présidentielle concerne le sucre, les pâtes, l'huile, la semoule, ainsi que tous les dérivés du blé.La détermination du chef de l'Etat à cesser définitivement cette pratique, est illustrée par l'instruction qu'il a donnée au ministre de la Justice de préparer un projet de loi incriminant l'exportation de produits importés. Le chef de l'Etat va jusqu'à considérer pareil acte comme un acte de sabotage de l'économie nationale. La fermeté de Abdelmadjid Tebboune répond certainement à certains comportements de quelques opérateurs économiques qui, à travers des pratiques quelque peu suspectes parviennent à tromper l'Etat en recourant à la banque centrale pour importer des produits qu'ils exportent par la suite, récupérant au passage des dividendes en devises étrangères. Il semble donc que le Président Tebboune veuille tarir complètement cette source de détournement indirect de devises fortes. Autre décision prise par le chef de l'Etat consiste en l'interdiction définitive d'importation de viande congelée. Le Président Tebboune préconise, à la place, d'encourager la consommation de viande produite localement. Ainsi la direction que l'Etat a choisi pour renforcer la filière viande rouge s'en trouve confirmée à travers cette interdiction ferme qui réponde indirectement aux pressions à l'inflation.
L'autre gros sujet de la réunion est le Code des investissements, rappelé à une autre lecture, au regard des nombreuses remarques formulées par le chef de l'Etat. Ainsi, le Président plaidera en faveur de «la stabilité du cadre législatif de l'investissement pour une période d'au moins dix ans». Cela en sus de la simplification des «procédures et réduire le champ d'appréciation de la direction dans le domaine du traitement des dossiers d'investissement, notamment ceux qui dépendent de l'autofinancement», note le communiqué.
Il est également question du renforcement «des pouvoirs du guichet unique, dans le traitement des dossiers d'investissement, dans des délais précis». Concernant les allégements fiscaux et les diverses incitations, elles devront se limiter «à orienter et à soutenir les investissements dans certains secteurs ou régions qui reçoivent une attention particulière de l'Etat et pas d'autres», indique la même source.
Enfin, le chef de l'Etat recommande d'adopter «une approche pragmatique dans le traitement des investissements directs étrangers qui prend en compte l'attraction d'investissements garantissant le transfert de technologie et la création d'emplois».
Enfin, l'on notera au dernier pointage des projets débloqués «la levée des restrictions sur 109 projets d'investissement supplémentaires, l'entrée de 66 autres projets en exploitation», souligne la même source qui rapporte que «491 projets d'investissements sont entrés en service, par rapport à la situation présentée lors du dernier Conseil des ministres, représentée par 431 projets et la création de 2 420 emplois supplémentaires.


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