Le sens d'un message

En rompant le silence qu'il a observé pendant sa longue carrière, l'ex-patron du DRS a d'abord brisé son propre mythe, en prouvant qu'il n'était tenu par une totale discrétion que par les exigences et les spécificités de ses fonctions.Encore qu'il n'a pas enfreint à l'obligation de réserve, puisqu'il n'a divulgué aucun secret professionnel. Par ailleurs, son message est destiné aussi bien à l'institution judiciaire qui est à en charge de l'affaire du général Hassan qu'aux membres de l'institution dont il avait la charge. Par sa missive, il appelle sereinement à la révision du procès, en apportant un témoignage susceptible de changer radicalement l'appréciation des juges qui ont condamné l'ancien chef de la lutte antiterroriste à une peine lourde. Un témoignage que les juges ont, pour des raisons inexpliquées, manqué de prendre pour établir la vérité sur les faits qui étaient reprochées au général Hassan. Le général Toufik, qui était son chef hiérarchique, est bien placé pour juger la pertinence de la mission qu'il confiait à ses collaborateurs. Il explique qu'un responsable de la lutte antiterroriste du DRS est chargé de missions qui sont tenues secrètes, et jouit, pour cela, de prérogatives qui lui permettent de mener des opérations en relation avec les objectifs fixés, qui sont de nature spécifique. A plus forte raison quand il s'agit d'opérations relatives à la lutte antiterroriste qui requiert des conditions particulières, qui ne sauraient être soumises à une réglementation ordinaire. Par ailleurs, le général Toufik tient à informer l'opinion publique, et en premier lieu les hommes de l'institution dont il est issu, des dessous de la démarche, pour couper court à toute supputation, en affirmant avoir usé de tous les recours réglementaires pour faire aboutir sa demande, avant de s'astreindre à se livrer à l'opinion par le biais de la presse. Chose qu'il a faite sans complexe ni arrière-pensées, puisque lui-même recommande aux médias de ne pas essayer d'en tisser des analyses qui risquent de dévoyer la vraie question.