Algérie

Le Sénat français avalise le recours aux tests ADN contre l’immigration



Les Algériens ne sont pas concernés La nouvelle ferait sans doute beaucoup plaisir à des centaines d’Algériens candidats au regroupement familial en France et dont la loi Sarkozy sur l’immigration à dû contrarier le désir d’aller rejoindre l’être cher de l’autre côté de la Méditerranée. Le ministre de l’Immigra-tion et de l’identité na-tionale, Brice Hortefeux, a précisé, hier, que les Algériens, les Tunisiens et les Marocains ne seront pas concernés par les tests ADN. Cette déclaration a été faite en marge de l’adoption, hier, de sa loi sur l’immigration par le sénat qui comprend pourtant un bon paquet de mauvaises surprises pour les candidats à l’immigration. Ces tests rendus légaux depuis hier par cette loi, ne seraient pas systématiques puisque le dernier mot reviendra au juge qui en exprime l’obligation pour vérifier la filiation du demandeur du regroupement familial avec la mère. Une procédure qui sera en vigueur pendant une période de probation qui ira jusqu’à 2010. Mais si les Algériens concernés par le regroupement familial devraient pousser un ouf de soulagement, il faudrait préciser qu’il s’agit de la seule disposition du nouveau projet dont ils sont épargnés. Et elle n’est pas forcément la plus dure. Et pour cause ! Les sénateurs français ont validé une autre mesure jugée scandaleuse par les défenseurs des droits de l’Homme et les associations de défense des immigrés. Elle concerne l’interdiction d’accès aux centres d’hébergement d’urgence pour les sans-papiers. La nouvelle loi impose également des conditions de ressources financières pour le regroupement familial. Les candidats seront, par ailleurs, soumis, dans le pays d’origine -y compris ceux du Maghreb-, à une «évaluation de connaissance de la langue et des valeurs de la République française». Elle comporte aussi des mesures en matière de droit d’asile avec notamment le transfert de la tutelle de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) des Affaires étrangères au ministère de l’Immigration. Enfin, elle autorise la levée de l’interdiction du recensement des origines ethniques pour la conduite d’études.Le vote de la nouvelle loi a suscité une vague d’indignation en France. Dans un communiqué, le Parti socialiste (opposition) estime que l’article de loi concernant les tests ADN a été «condamné politiquement à droite comme à gauche, moralement, notamment par les églises, socialement par tous ceux qui se mobilisent dans la société française». Pour le quotidien français «Le Monde» d’hier, qui a consacré un éditorial à «l’affaire», les sénateurs, après les députés, «ont fini d’esquisser le visage le plus inquiétant de la France» et qu’il y a «de la haine dans cette course à l’ADN». «S’il advenait que ce texte soit maintenu au sortir de la commission mixte paritaire prévue le 16 octobre, alors il faudrait acter que notre pays a fait litière de son histoire et de sa géographie au détriment des étrangers», écrit-il. Un sondage d’un autre journal, paru hier, conclut que les Français «sont partagés» sur les tests ADN pour vérifier la filiation des candidats au regroupement familial: 47% jugeant qu’il s’agit d’une bonne chose alors qu’ils sont 45% à désapprouver une telle mesure. En tout état de cause, la loi de Brice Hortefeux, sous réserve qu’elle soit annulée par la commission paritaire le 16 de ce mois, constitue la premier tour de vis législatif opéré par le président Sarkozy qui a promis de faire de la chasse aux immigrés un des axes forts de sa politique. Son homme de main, Brice Hortefeux, souhaite atteindre le pic de 25.000 reconduites à la frontière d’immigrants d’ici à la fin de l’année. Au moins 17.000 personnes ont déjà fait les frais de cette politique musclée enclenchée depuis mai dernier.


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