Algérie

Le sempiternel imbroglio



L'impasse est en train de s'esquisser...
La tâche est périlleuse au regard des tiraillements et les ambivalences qui s'expriment sur fond de repositionnement.
Les partis de l'opposition ne sont pas de la partie, ils ne corroborent pas le processus actuel en cours, ils rejettent d'emblée d'aller vers une élection présidentielle le 4 juillet, une élection biaisée d'avance. Le décor se précise, une élection présidentielle sans acteurs traditionnels, à savoir des partis politiques et les électeurs. Est-ce que la démarche électorale sera maintenue ou les décideurs seront obligés de revoir la copie et envisager une autre alternative qui ne s'inscrit pas dans le prolongement du statu quo, c'est-à-dire se cramponner derrière le «fallacieux» argument de la légalité constitutionnelle' Les partis de l'opposition sont dans leur quasi-majorité avec l'idée d'une transition démocratique qui balisera le terrain vers une nouvelle République sur la base d'un processus électoral qui sera mis en place à travers une nouvelle Constitution qui doit être l'émanation d'un consensus de toute la classe politique et les multiples variantes qui constituent la trame de fond de la société civile. Des tenants du statu quo qui veulent coûte que coûte rebondir sur la scène politique nationale et ne pas céder à la force mobilisatrice du mouvement populaire du 22 février qui se maintient dans la perspective d'exiger le changement du système et de tous ses symboles tous azimuts. L'impasse est en train de s'esquisser à cause des attitudes somme toute en déphasage avec les attentes et les aspirations de la majorité du peuple qui aspire à une Algérie nouvelle avec comme leitmotiv, démocratie et justice sociale.
Les tenants du système grabataire ne veulent pas de cette voie salvatrice pour le pays et le peuple, ils veulent maintenir un personnel politique avec des mécanismes constitutionnels qui ont vu leur émergence par lesdits représentants du système honni et pestiféré par la majorité du peuple. Les partis de l'opposition n'arrivent pas eux aussi à assurer le relais politique pour permettre à la dynamique politique née de l'élan populaire du 22 février à se faire imbiber dans un sillage plus approfondi en termes de démarche concrète et réalisable. La crise est manifestée sur deux fronts, le premier est celui de l'opposition qui n'arrive pas à déclencher un nouveau processus de changement politique en adéquation avec la dynamique populaire et son maillage. Le deuxième front est celui du pouvoir en place et le rapport qui est développé par ladite opposition, c'est-à-dire l'incapacité desdits partis d'opposition de suggérer des propositions concrètes en étant unis y compris quant à la proposition d'un candidat unique qui fait grand défaut de la part de l'opposition face au candidat du pouvoir lors de la mascarade électorale qui n'a pas été tenue, à savoir la présidentielle de 18 avril annulée. La société algérienne face à une montée de la contre-révolution qui commence à afficher pleinement son visage avec des pratiques qui renseignent sur la volonté dont font preuve lesdites forces contre-révolutionnaires dans le but de saper le mouvement populaire et faire en sorte que la situation politique se maintienne en l'état sans que le pouvoir subisse des grands changements qui affecteront ses équilibres et sa matrice. Les observateurs et les experts politiques sont sceptiques quant à un débouché qui passerait via une élection présidentielle où l'ensemble de la société algérienne la boude et exige son report tous azimuts. Les partis de l'opposition doivent s'impliquer davantage dans la dynamique politique pour contribuer à trouver des solutions concrètes aux impasses politiques qui risquent de faire sombrer le pays et les institutions de l'Etat dans un chaos aux conséquences néfastes. La crise ne peut être résolue si les partis de l'opposition et les segments avant-gardistes de la société civile ne se mettent pas au diapason et s'impliquent en profondeur pour s'arranger à sortir avec une démarche susceptible de juguler la problématique de la légitimité politique et les choix idoines qui s'imposent pour le pays dans cette période cruciale et très critique à la fois.


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