Algérie

le secteur public rebute le privé national Alors que les partenariats avec les entreprises étrangères prédominent



le secteur public rebute le privé national Alors que les partenariats avec les entreprises étrangères prédominent
Réticence, méfiance et hésitation, c'est ce qui caractérise globalement les relations entre le public et le privé algérien. La seule signification du partenariat public-privé en Algérie est la création d'entreprises mixtes à capitaux publics et privés.
Sur la scène économique nationale, les exemples de partenariat se limitent d'ailleurs au lancement d'entreprises mixtes algéro-étrangères. Point de place aux sociétés algéro-algériennes ni à l'intégration économique nationale public-privé.
Pourquoi ' Tout simplement par ce qu'il y a absence de confiance entre les deux parties. La méfiance reste le principal indicateur sur le terrain. «On ne peut pas travailler avec les entreprises publiques. Nous n'avons jamais pensé à un projet de partenariat avec une entreprise étatique», nous dira, à cet effet, un représentant d'une société privée spécialisée dans les cosmétiques, rencontré lors de la 46e Foire internationale d'Alger.
«Vous connaissez les rouages de l'administration algérienne. Ils ne facilitent pas le travail. Autant continuer à travailler en solo», ajoutera notre interlocuteur. Et un autre opérateur économique privé de noter : «C'est le choix de l'entreprise. Nous avons notre méthode de travail et nous ne sommes pas intéressés par un partenariat ni avec le public algérien ni avec le privé étranger. Nous voulons contribuer à notre manière la promotion du produit ''made in Algeria'' sans l'appui ni de l'un ni de l'autre.» Le représentant de Venus fera savoir que l'entreprise a refusé de grands projets de partenariat avec des marques mondialement connues.
Du côté des entreprises publiques, l'option la plus répandue est l'ouverture sur le privé étranger. A la recherche de savoir- faire, de plans innovants et de nouvelles formes de management, le public se tourne automatiquement vers des partenaires étrangers, lesquels ne répondent pas dans de nombreux cas aux attentes affichées.
Cependant, cette formule continue à prédominer. A titre d'exemple, l'Entreprise nationale de produits d'entretien et de détergents (ENAD) est en phase de négociation avec une entreprise portugaise pour développer un partenariat dans le segment cosmétique sur la base de la règle des 49/51%. C'est ce que nous avons appris en marge de la FIA auprès d'un responsable de l'entreprise. Le dossier sera bouclé d'ici la fin de l'année. Objectif : introduire de nouvelles techniques de production, ce que l'ENAD ne peut pas trouver chez le privé algérien.
Le commerce : priorité des entreprises étrangères
Créée en 1984, l'entreprise a, faut-il le rappeler, traversé de nombreuses difficultés. Elle a dû céder en 2004 la totalité de ses parts dans l'usine de Sour El Ghozlane, à Henkel, après un partenariat qui aura duré cinq ans (depuis 1999) lancé dans le cadre du processus de privatisation. Actuellement, l'ENAD, dont la situation financière n'est guère reluisante (déficit en 2012) et qui compte un complexe pour la fabrication de détergents et huit autres unités réparties à travers le pays, aspire à se développer via le partenariat en négociation avec les Portugais.
L'Entreprise nationale des produits de l'électrochimie (ENPEC), basée à Sétif et spécialisée dans la fabrication des batteries et actuellement en phase de développement des énergies renouvelables dans le domaine, prévoit également de s'allier avec un privé étranger, notamment pour développer le recyclage des batteries usagées. Sans vouloir s'étaler sur le sujet ni donner des détails sur le nom du partenaire ni son pays d'origine et rappelant que les projets de partenariat sont négociés par les sociétés de gestion des participations (SGP).
Le directeur général de l'ENPEC, Abdelaziz Djoudi, tient juste à préciser : «Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant.» Ce qui est loin d'être le but recherché par les entreprises étrangères, puisque le commerce a pris le dessus dans cette 46e FIA. Les opérateurs étrangers sont venus beaucoup plus pour renforcer leur présence commerciale en Algérie que pour investir. Ils n'ont pas manqué de le noter.


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