Algérie

Le secteur peine à se relever



Selon les données de l'Office national des statistiques (ONS), la production du secteur des hydrocarbures a reculé de 2% au premier trimestre de 2021, confirmant la poursuite du déclin des résultats de l'amont pétrolier et gazier.La reprise tant attendue du secteur des hydrocarbures n'est pas encore au rendez-vous. La production du secteur a encore chuté au premier trimestre de l'année en cours, enchaînant ainsi la énième contre-performance dont les causes sont plutôt d'ordre structurel, lié à la baisse des investissements dans l'amont pétrolier et gazier, l'absence de découvertes majeures et le faible taux de récupération des vieux gisements. Selon les données de l'Office national des statistiques (ONS), la production du secteur des hydrocarbures a reculé de 2% au premier trimestre de 2021, confirmant la poursuite du déclin des résultats de l'amont pétrolier et gazier, dont les contre-performances datent déjà de plusieurs années.
Certes, ce repli des trois premiers mois de l'année est "de moindre ampleur que ceux observés aux quatre trimestres de l'année précédente", fait constater l'ONS, mais ses données confirment que le redressement de l'activité amont n'a pas encore commencé, faute de reprise tant attendue de l'investissement dans la recherche et l'exploration. Le repli de la production du secteur des hydrocarbures s'explique essentiellement, selon l'ONS, par une baisse de 6,5% de la branche pétrole brut et gaz naturel, malgré la croissance de la production dans les branches liquéfaction du gaz naturel (16,2%) et raffinage du pétrole brut (+1,0%).
Ces indicateurs statistiques confirment les mouvements baissiers rapportés dans les rapports du ministère de l'Energie et des Mines pour les années 2020 et 2019. Ces rapports ont levé le voile sur une baisse de 15,4 millions de TEP (tonne équivalent pétrole) entre 2020 et 2019 au compteur de la production commerciale d'hydrocarbures primaires.
En 2020, la production commerciale d'hydrocarbures primaires a été de 142 millions TEP, en nette baisse par rapport à 2019, année durant laquelle la production commerciale d'énergie primaire a atteint 157,4 millions de TEP, en baisse (-4,8%) par rapport aux réalisations de l'année 2018, lit-on dans les rapports du ministère de l'Energie et des Mines pour les années 2020 et 2019.
Le secteur des hydrocarbures peine à retrouver des couleurs depuis la dernière information statistique de l'ONS, datée du premier trimestre 2020, révélant une baisse de 13,4% de l'activité du secteur des hydrocarbures entre janvier et mars 2020, alors que la crise sanitaire a mis sous les feux de la rampe le déclin de nombreux secteurs. Cette dégradation nette des indicateurs du secteur des hydrocarbures intervient alors que le gouvernement parachève la modification du cadre juridique régissant l'investissement dans les hydrocarbures.
Contacté par nos soins, Mourad Preure, expert pétrolier international, impute le déclin de la production du secteur des hydrocarbures au fait que "les investissements qui devaient être faits il y a de cela 10 à 15 ans pour le renouvellement des réserves n'ont pas été faits". "L'industrie pétrolière est à la fois un travail sur le long terme, en optimisant la recherche et l'exploration, et de court terme en respectant les délais d'entretien des installations et des gisements", estime Mourad Preure.
Dans son dernier rapport sur les investissements énergétiques dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), publié il y a quelques semaines, Apicorp (Arab Petroleum Investments Corporation) anticipait une reprise poussive de l'activité du secteur des hydrocarbures en Algérie.
Selon le même organisme, la nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures "doit encore prouver son efficacité pour attirer les IDE nécessaires à relancer l'amont pétrolier et gazier en difficulté". En attendant l'arrivée tant espérée des investisseurs, pour lesquels une nouvelle loi sur les hydrocarbures avait été adoptée fin 2019, l'entretien des gisements et la nécessité de mettre en place un profil d'optimisation des rendements n'ont jamais semblé aussi urgents.

Ali Titouche


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