Algérie

Le secteur du bâtiment en crise



Le secteur du bâtiment en crise
L'Algérie vit-elle au-dessus de ses moyens 'Le secteur de l'habitat épargné jusqu'ici par la crise financière qui affecte le pays risque lui aussi de connaître, à l'instar des branches travaux publics - hydraulique - santé, des coupes dans les dépenses d'investissements publics, si la baisse des prix du pétrole se poursuit en 2016. C'est le programme ambitieux de logements visant à l'horizon 2019 à régler définitivement la crise du logement qui sera touché. Dans ce scénario, les programmes LSP seront réduits ou amputés. Le premier signal de cette inquiétude quant à la poursuite ou non de cet important effort de l'Etat dans le domaine de la construction de logements a été la réévaluation des coûts des logements AADL évoquée par le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune.En ce sens, plusieurs experts anticipent une probable loi de finances complémentaire promulguée vers juin prochain qui viendrait consigner ces coupes budgétaires, en particulier dans le programme d'investissements publics, si les prix du pétrole tournent entre 30 et 50 dollars le baril en 2016. On peut se demander avec ce manque de ressources budgétaires enregistré actuellement si l'Algérie ne vit pas au-dessus de ses moyens. Peut-on assurer à chaque citoyen un logement uniquement par les ressources budgétaires ' À force de "construire" des utopies, ne sommes-nous pas en train de pousser à une instabilité sociale 'Tout cela invite à poser la question de la cohérence de la politique de l'habitat. Si seulement on assure l'équité dans la distribution des logements, une grande partie du déficit en logement sera couverte. La location de logements à des prix modérés avec un environnement institutionnel garantissant les droits et des propriétaires et des locataires devrait faire partie de la panoplie de solutions adéquates susceptibles de régler la crise du logement, sans recours systématique aux aides du Trésor public.Autre incohérence dans la politique de l'habitat : l'outil de réalisation national n'est pas au rendez-vous. Au moment où l'Algérie a besoin de réduire ses importations de services, elle n'a jamais été autant dépendante des entreprises de construction étrangères pour réaliser l'essentiel de ses programmes de logement. Un signe que la réforme sectorielle n'a pas beaucoup avancé. La constitution de grands groupes du BTP revendiquée depuis plus de dix ans par les entrepreneurs tarde à voir le jour. Même topo pour la la mise à niveau des PME du bâtiment et le renforcement des sociétés spécialisées dans les corps d'état secondaires (CES), une mesure décidée en tripartite mais qui n'est pas encore appliquée.Résultat des courses, le Trésor public pâtit des surcoûts, des réévaluations et des glissements importants dans le planning de réalisation des logements. Un grand gaspillage de l'argent public ? pointé du doigt depuis plus d'une décennie, mais encore toléré par les pouvoirs publics ? est enregistré. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de familles sans toit ou mal logées endurent depuis plus de dix ans le problème du logement. Une injustice sociale pas près d'être réparée.




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