Photo : Riad
Par Salah Benreguia
Deux années après la décision des pouvoirs publics de filialiser les activités des assurances des personnes, peu de compagnies ont pu mettre sur pied leurs propres filiales.
Pis encore, certaines compagnies ont vu leur chiffre d'affaires s'amenuiser considérablement en raison de la suppression de cette activité de leur portefeuille. Même si les dernières statistiques du bilan du Conseil national des assurances (CNA) montrent que la filialisation a eu une sorte d'effet inverse de celui souhaité (la branche assurance des personnes a enregistré une baisse de 7% en 2011), pour les professionnels du secteur il s'agit seulement d'une «période transitoire» due à la «réorganisation du marché». D'ailleurs, «une reprise» sera enregistrée au cours de cette année ou au plus tard l'année prochaine. «Cette séparation de la filiale dommage de personne, suite à la décision de 2006 du ministère des Finances, et mise en 'uvre en juillet 2011, a fait qu'en 2012 les assurances de personnes ont régressé par rapport à 2011. Car les entreprises sont en pleine réorganisation. Même si le chiffre d'affaires a baissé en 2012, il s'agit d'une perte minime. Toutefois, cette décision est une grande chance pour notre secteur, car une grande partie de notre portefeuille est sauvegardée. Je crois que la séparation qui a conduit a la réorganisation du marché va, d'ici très peu, rattraper le peu de retard connu de 2012. Donc les compagnies spécialisées connaîtront un grand boom en 2012 ou du moins en 2013, car c'est une période transitoire qui découle de la réorganisation du marché», nous a expliqué un responsable de compagnie d'assurance. Pour les spécialistes en la matière, cette contre-performance, spécialement au niveau de la branche assurance personnes, est due à l'absence de près de la moitié des compagnies dans ce créneau et ce depuis le début de la phase de filialisation. Absence due, particulièrement, à la réglementation jugée sévère qui oblige les compagnies à mobiliser des fonds considérables pour le lancement de nouvelles filiales, à savoir un seuil dépassant 1 milliard de dinars.
Et c'est pour cela que cette absence a été ressentie par les compagnies d'assurances, qui ont vu leurs bénéfices baisser sensiblement. Dans ce contexte, il est utile de rappeler que depuis le début de l'opération de filialisation, seules les compagnies publiques ont pu respecter le délai imposé par les pouvoirs publics aux côtés de trois autres privées, issues du partenariat. Pour celles publiques, il s'agit de Taamine Life Algérie, filiale de la Caat, Caarama Assurance SPA, filiale de la Caar et la Société de prévoyance et de santé (Saps), issue d'un partenariat entre la SAA et la compagnie française Macif. Quant à celles privées, il s'agit de Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas assurance, Macir-Vie, filiale de la Ciar et AXA-assurance vie. L'année passée, une autre compagnie a été créée par la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma). Cette dernière, qui avait lancé Le mutualiste, bénéficiera toutefois d'un créneau presque vierge, celui de l'agriculture ou seuls 5 % des fellahs ont pu souscrire à une assurance personnes. Cette nouvelle filiale, dotée d'un capital de 600 millions de dinars, couvrira les domaines de la prévoyance et de la santé. Au delà de cette contre-performance perçue comme transitoire au niveau des professionnels du secteur, le secteur est en plein essor, d'autant que les statistiques du CNA montrent également que les 23 compagnies ont réalisé un chiffre d'affaires de 100 milliards de dinars, (+12% par rapport en 2011), alors qu'entre de 2010 et 2011, l'évolution était de 6%. Toutefois, pour les spécialistes en la matière, ce secteur est très dépendant de la branche automobile, dont la part de marché dépasse désormais largement la moitié du chiffre d'affaires global. Pour ces derniers, c'est toujours l'assurance auto qui tire vers le haut les performances du secteur. D'ailleurs depuis deux ans déjà, les statistiques montrent clairement que la police assurance auto est en pôle position et ce grâce «à la croissance rapide du parc automobile, de plus rajeunit, incitant donc à la souscription aux garanties dommages, et ce malgré la suppression des crédits à la consommation intervenue en septembre 2009». De manière globale, le chiffre d'affaires du secteur des assurances a été estimé à 87,3 milliards de dinars en 2011, contre un chiffre d'affaires de 81,7 milliards de dinars en 2010, soit une croissance de 6,9%. Au cours du quatrième trimestre
2011, les primes d'assurance ont atteint 20,4 milliards de dinars, en hausse de 4% par rapport à la même période de 2010. De leur côté, les assurances dommages constituent l'essentiel des primes, avec une production estimée à 79,8 milliards de dinars contre
73,9 milliards de dinars en 2010, soit une hausse de 8% pour une part de marché de 92,3%.
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Posté Le : 24/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S B
Source : www.latribune-online.com