Le secret « Imma Zouzou »
Yamina, dite « Imma Zouzou » (tamghart), où la vénérable femme, était aimable, adorable, silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de douceur et de tendresse, la maitresse de maison et le pilier de la famille.
Quand l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants, s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle de médiatrice entre les enfants et le père, car en ces temps-là les enfants ne pouvaient interpeler directement leur père.
C’est autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une bibliothèque orale, c’est elle aussi qui se portait au-devant rassurait, conseillait, réconciliait, et recevait les invités.
Un jour, quand il faisait noir et froid, un inconnu était venu frapper à sa porte.
Elle alla avec vigueur à sa rencontre, un vieillard blotti dans un coin en solitaire, qu’importe dit – elle, qu’il soit un mendiant où autre, elle rentra vite à la maison. Imma Zouzou, sortit de nouveau les bras chargés de provisions, le bonhomme, était un colporteur, un marchand ambulant des campagnes, avec son burnous usé, ses gants de laine et sa canne à pointe de fer, ce vendeur à la criée, faisant du porte-à-porte, une balle de marchandises sur le dos, proposant un large éventail de produits ; du linge, tissu, rubans, pommades et potions, à la coutellerie, des objets les plus insignifiants aux plus exotiques. Pourtant le pauvre homme ne réalisait que de bien maigres profits et il acceptait bien volontiers, l’assiette de soupe, le bout de pain, que la vieille lui offrait, et le gite dans la grange ou l’écurie si toute fois, le maitre de maison était d’accord.
La grand-maman sortait à chaque fois qu’elle entendait la criée, toujours les bras chargés de denrées et de vêtements, le colporteur venait régulièrement en s’arrêtant spécialement devant le portillon, il s’assit en attendant la sortie de l’aïeule qui portait le caftan, jusqu’au jour, où l’attente fut longue, presque éternelle, et nulle porte ne s’ouvrait, il demanda alors au premier passant de ses nouvelles, la vieille était morte emporté par le froid de l’hiver, et le marchand, pleura longuement sa bienfaitrice, il se releva, en s’appuyant sur sa canne à la pointe de fer, il s’en alla pour toujours, en sachant que rien ne serait plus comme avant, car seule la vieille savait que celui qui se faisait passer pour colporteur, afin qu’il n’éveille pas de soupçon, était en réalité un pauvre mendiant.
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Posté Le : 22/11/2014
Posté par : forceps591
Ecrit par : ouali lyazid
Source : mon livre "azar nith yaala -Racines-"