L'obligation pour le chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, d'affronter lors d'un second tour de la présidentielle Macky Sall, un de ses ex-fidèles qui lui doit sa carrière politique, constitue un sérieux revers pour lui qui se disait sûr d'être réélu au premier tour. Juste avant le premier tour, le 26 février, le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 12 ans et dont la candidature à un nouveau mandat est contestée par ses opposants, répétait encore qu'il l'emporterait avec une majorité «écrasante», message martelé à ses partisans pendant toute sa campagne. Lors du scrutin , qui s'est déroulé sans incidents, majeurs après un mois de violences meurtrières liées à sa candidature jugée «anticonstitutionnelle» par ses opposants, les électeurs en ont décidé autrement. Wade arrive certes en tête avec environ 35% des voix, selon des résultats provisoires, mais loin des 50% minimum nécessaires. Et il devra affronter un des nombreux hommes politiques sénégalais qui lui doivent leur carrière, Macky Sall, 50 ans, son ex-ministre et ex-Premier ministre, éjecté en 2008 et entré en dissidence, arrivé en deuxième position avec environ 26% des suffrages. «Le maître et l'apprenti s'affrontent le 18 mars», date la plus probable du second tour, résumait hier un quotidien Dakarois. Selon l'International crisis group (ICG) pour l'Afrique de l'Ouest, ce second tour est un revers pour Wade, qui n'a eu de cesse d'affirmer qu'il serait élu au premier tour. «Pour beaucoup de Sénégalais, même ceux qui le considèrent comme un personnage important de l'histoire de leur pays, c'était le mandat de trop. Dans leur tête, il avait deux mandats à faire, pas trois.» Abdoulaye Wade, rompu aux joutes et aux tractations politiques après douze ans de pouvoir et un quart de siècle d'opposition acharnée au régime socialiste, auquel il avait mis fin en étant triomphalement élu en 2000, doit désormais parvenir à obtenir un maximum de soutiens pour rester à la tête du pays. Une tâche ardue, tant sa nouvelle candidature a cristallisé les mécontentements au point que les treize candidats qui l'ont affronté au premier tour n'avaient qu'un seul mot d'ordre : le départ de Wade. La plupart des candidats devraient en toute logique faire front commun contre lui au second tour en appelant à voter Macky Sall. Ce dernier si l'on additionne les scores des 12 autres candidats d'opposition, pourrait être élu avec environ 60% des voix. Outre un hypothétique ralliement d'un des candidats d'opposition, le camp présidentiel espère puiser dans la réserve de voix que constituent les quelque 40% d'abstentionnistes du premier tour.R. I.
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Posté Le : 29/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : la internationale
Source : www.latribune-online.com