Algérie

Le second souffle du hirak estudiantin



Des pancartes inventives, alliant dérision et clairvoyance, ont été brandies par les manifestants qui n'ont cessé de brocarder les cinq prétendants à la magistrature suprême, en leur criant à l'unisson : "Dégagez !"C'est par le slogan fétiche "Makanch intikhabat mâa el-îssabat'' que la communauté universitaire de Constantine a entamé, hier, la 40e marche du mardi. Plus nombreux et plus bruyants, ils ont, encore une fois, fait preuve d'une détermination sans faille de poursuivre leur combat, celui de la dignité, de la liberté et de la justice sociale. En effet, l'affirmation de la volonté de la communauté universitaire d'empêcher la tenue de la prochaine élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain d'avoir lieu et de se débarrasser définitivement du régime politique en place s'est exprimée, hier, à travers les voix unies de centaines d'étudiants qui ont envahi la ville de Constantine dès 13h30.
À la place de la Pyramide, lieu habituel du regroupement, étudiants, enseignants et citoyens ont scandé des slogans hostiles à l'élection présidentielle "Makanch l'vote, diroulna les menottes", "Makanch intikhabat mâa el-îssabat", "Makanch l'vote ya s'hab el-kaskrot" (Adeptes du casse-croûte, il n'y aura pas de vote), "Ya Ali Amar, bladi fi danger, ou enkemlou fiha la bataille d'Alger'', ou encore "Djabou khamsa âarayis, habbou idirou raïs" et "Chaâb yourid el-istiklal" (Le peuple veut l'indépendance).
Des pancartes inventives, alliant dérision et clairvoyance, ont été également brandies par les manifestants. Les cinq prétendants à la magistrature suprême ont été cités nommément par des manifestants qui n'ont eu pour réplique qu'une sommation prononcée à l'unisson : "Dégagez ! "
Entonnant des chants et scandant des slogans désormais coutumiers, le long de la rue Abane-Ramdane, des allées Ben Boulaïd et à la place des Martyrs, les marcheurs ont marqué une première halte devant la Maison des syndicats pour scander : "Hadi îssaba, machi nakaba" (C'est un gang et non un syndicat). Ils ont appelé à la naissance d'un syndicat libre et indépendant : "Naqaba horra moustaqila."
Devant la cour de justice et le tribunal de Constantine, les étudiants ont, de nouveau, affiché leur soutien inconditionnel aux détenus d'opinion et aux activistes du hirak emprisonnés. Ils ont repris "Libérez khawetna" (Libérez nos frères), "Adala betilifoun" (Justice du téléphone) et "Sahafa horra, âadala moustakila" (Presse libre, justice indépendante). Le 40e acte de mobilisation de la communauté universitaire à Constantine s'achèvera à La Pyramide, par des chants patriotiques et l'hymne national Qassaman.
Puis, ces universitaires, accompagnés de nombreux citoyens, ont organisé un débat sur l'élection présidentielle sur la placette Dounia-Ettaraïf en plein centre-ville de Constantine où ils ont promis de poursuivre leur mobilisation jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications du hirak, à savoir la libération des détenus et le départ définitif de toutes les figures du régime. Ensuite, les étudiants ont rejoint les manifestants pour une nouvelle marche nocturne qui débutera vers 17h.

Ines Boukhalfa


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