Algérie

Le second « massacre » des enfants de la guerre


Le second « massacre » des enfants de la guerre
Loin, très loin de susciter ne serait-ce qu'une simple et tendre pensée de la part de ceux qui se posent - faussement bien sûr - en gardiens des droits de l'homme, les enfants irakiens auront été, finalement, tel que publiquement claironné dans le jargon belliqueux des grandes puissances occidentales, un « dommage collatéral » d'une guerre livrée, sans état d'âme et au mépris des lois et de la morale, à l'Irak. Une énième injustice enfonçant davantage l'image, déjà terne, d'une communauté internationale totalement indifférente aux tragédies des peuples meurtris, qu'une pléiade de jeunes cinéastes irakiens ont tenté de dénoncer à travers six courts métrages d'une insoutenable tragédie psychosociale présentés, mardi dernier en fin de journée à la cinémathèque algérienne, à Alger, dans le cadre des journées du film irakien qui se tient jusqu'au 23 décembre, un événement organisé par l'Agence algérienne du rayonnement culturel avec la collaboration de l'ambassade irakienne. Bien que techniquement distincts, « Cartouche » (Yahia al-Allaq), « Joyeux anniversaire » (Mohaned Hayal), « Les oiseaux de Nesma » (Najwan Ali et Medoo Ali), « Les Enfants de Dieu » (Ahmed Yassin), « Les Enfants de la guerre » (Ali Medoo) et « Rouges à lèvres » (Luay Fadhil Abbas), tous produits par Mohamed Jabarah el-Daradji, également réalisateur, font cause commune en braquant grandes leurs caméras sur le quotidien de ces millions d'enfants portant, telle une indélébile plaie, les affres causés par plus d'une décennie de la colonisation américaine et d'un terrorisme barbare, qui aura bien fini d'achever une civilisation plusieurs fois millénaires. Tout au long de ces projections, défilent, devant le regard dérouté des spectateurs, des silhouettes faméliques d'orphelins, de handicapés, de mômes dégarnis jusqu'aux os, portant les rêves d'une enfance précocement vieillie et horriblement violée par les grondements terrifiants des avions chasseurs US qui tapissaient le pays à coups de bombes et de feux destructeurs. Plans insoutenables de veuves courant les cimetières labyrinthiques qui ne désemplissent pas. Bref, une procession d'images d'une tragédie humaine que ces jeunes cinéastes, venus de l'ancienne Mésopotamie, en compagnie de l'ambassadeur irakien à Alger, partager avec leurs frères algériens qui leur ont ouvert les portes de la cinémathèque.


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