Algérie

Le Sdat et les réalités touristiques


Sept ans après la tenue des premières assises autour du Schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat 2025), stratégie de développement du tourisme dont l'objectif est, à terme, «d'insérer l'Algérie sur le réseau international du tourisme», selon les termes de Cherif Rahmani, les progrès enregistrés restent extrêmement mitigés. Qu'il s'agisse de la réalisation de nouvelles infrastructures hôtelières ou de la mise à niveau de celles qui existent, de la formation des ressources humaines ou encore de la qualité des prestations de services, le bilan semble loin de répondre aux impératifs du canevas et de satisfaire aux exigences des touristes, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Et si les données statistiques «officielles» concèdent une légère tendance à la hausse de la fréquentation touristique (2,4 millions en 2011 contre 1,9 million de touristes en 2010) et un début d'année 2012 prometteur au regard de l'augmentation de 35% au 1er trimestre par rapport à la même période, l'année passée, il n'est pas certain que les objectifs fixés à moyen terme soient atteints. Selon la stratégie de développement du secteur à l'horizon 2025, dévoilée en 2006, il est question d'attirer quatre millions de visiteurs provenant de l'étranger, d'engranger près de un milliard de dollars de recettes (contre 330 millions en 2010), d'accroître les capacités hôtelières à plus de 200 000 lits (actuellement, elles atteignent péniblement les 95 000) et de créer 100 000 emplois. Ce qui n'est pas une mince affaire compte tenu des lourdeurs bureaucratiques et bancaires, régulièrement dénoncées par les opérateurs, de la réticence des investisseurs à se soumettre à la règle des 51-49 et d'autres facteurs freinant sérieusement le développement du secteur du tourisme. «Il reste beaucoup à faire car l'offre algérienne n'est pas suffisante et les prestations sont à améliorer», a récemment reconnu le ministre du Tourisme, Smaïl Mimoune, en estimant que la situation est aujourd'hui à la «reconstruction de la destination Algérie». Une «reconstruction» que beaucoup d'observateurs et de spécialistes observent avec un profond scepticisme estimant qu'au regard de la situation générale le Sdat 2025 pêche par manque de réalisme et qu'il ne suffit pas de pôles d'excellence pour modifier les comportements et imprimer la culture du tourisme qui permettra de s'imposer dans le pourtour méditerranéen, parmi des pays pour lesquels le tourisme reste la principale source de richesse.
S. O. A.


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