Algérie

Le schéma et la stratégie


Le schéma et la stratégie
L'Algérie investit des milliards de dinars dans la mise à niveau, la modernisation et le développement des grandes entreprises et groupes industriels. Air Algérie, Saïdal, Sonelgaz, Snvi, Cosider, Cnan et quelques autres ont bénéficié de plans d'investissements pour leur permettre d'être plus performantes, compétitives et concurrentielles, sur le marché interne d'abord et international, à terme. Cet apport est conditionné par l'élaboration d'un business-plan qui doit intégrer tous les compartiments de l'entreprise, de l'outil de production à la ressource humaine, en passant par la stratégie de management et les perspectives de développement. La concrétisation d'un tel plan exige d'ailleurs la mise en place de ce schéma organisationnel qui permettra à l'entreprise d'être au même niveau que les concurrents qu'elle doit affronter et/ou les partenaires étrangers avec lesquels elle s'associera pour optimiser ses capacités de productions ou accéder à des marchés.
Evidemment, pour ce faire, l'entreprise doit s'appuyer sur des compétences qui doivent non seulement se prévaloir d'une expérience dans le domaine mais aussi être d'une probité irréprochable et résolument attachées à la réussite et la concrétisation des objectifs tracés. Ce profil est d'autant plus indispensable qu'il est question de nouer des partenariats avec des investisseurs étrangers qui, même s'ils sont différents, se rejoignent dans leur objectif qui est d'arracher plus de parts de marchés et leur intérêt qui est de maximaliser leurs profits. Le transfert de technologie et le renforcement des liens bilatéraux ne sont que des arguments «commerciaux». Car, comme le soutiennent de nombreux économistes, les technologies ne se transfèrent pas, elles se vendent, et encore, on vend la technologie qui est en passe d'être dépassée. Et si une entreprise étrangère accorde un transfert, il se limitera à ses besoins de production in situ, ce qui cadre avec son intérêt et son objectif, qu'elle tentera d'atteindre même en sortant des clous, du moins, quand elle trouve des dirigeants qui acceptent de «rouler» pour elle. Les affaires de pots de vin et de corruption sont là pour nous montrer de quoi sont capables certains prétendus partenaires et certains de nos responsables qui, contre de gros versements, ont participé activement à faire perdre au pays des milliards pour en faire gagner ceux qui sont devenus leurs partenaires. La démarche adoptée par ces sociétés étrangères ne concerne pas l'Algérie uniquement, mais tous les pays, principalement africains, ayant des ressources et un potentiel économique prometteurs mais n'ont pas tous les outils pour les exploiter ou optimiser leur exploitation. Le rapport 2013 de l'Africa progress panel (APP), qui est présidé par l'ancien Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, est, à ce titre, plus qu'illustratif de cette situation qui n'est rien d'autre qu'un colonialisme économique encouragé par la mondialisation. «Les entreprises internationales doivent appliquer les meilleures pratiques en matière de transparence, aider à renforcer les capacités nationales, acheter davantage de produits et de services au niveau local et renforcer les normes dans tous les domaines de la responsabilité des entreprises», note le rapport dans ses recommandations. Le président et fondateur d'Econet wireless et membre de l'APP, Strive Masiyiwa, commentant le rapport dira que «bien que certaines grandes entreprises fassent preuve d'un leadership remarquable sur le plan de la transparence, d'autres affichent un mépris total pour l'éthique et pour la vie humaine. En dupant le système, ils compliquent la tâche des sociétés honnêtes». Kofi Annan renchérit : «Les exonérations d'impôts et l'évasion fiscale sont des problèmes de dimension mondiale qui nous affectent tous. Pour les gouvernements du G8, cela correspond à une perte de revenus. Mais en Afrique, il y a des répercussions directes sur la vie des mères et des enfants. Dans le monde entier, des millions de citoyens ont aujourd'hui besoin que leurs leaders réagissent et prennent les devants. Heureusement, il semble que l'élan en faveur du changement s'accélère.»
C'est ce changement qui est attendu en Algérie. Les dirigeants de nos grandes sociétés doivent avoir pour premier objectif l'intérêt de l'entreprise et travailler à amener cette dernière au niveau qui lui permettra de concrétiser cet objectif. Quant aux responsables, leur mission est encore plus capitale, car ils doivent élaborer la politique qui permettra à l'entreprise d'atteindre ses niveaux d'optimisation, choisir les personnes qui devront traduire cette politique en résultats chiffrés, imposer l'obligation de résultats et enfin mettre en place les jalons et les garde-fous qui empêcheront toutes dérives. Dès lors, le développement et la croissance ne seront plus qu'une question de temps dont la longueur dépendra autant de quand on mettra tout en place que du comment ça se fera et avec qui.
H. G.
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