Algérie

Le scepticisme de l'ex-DG de l'ONT



Le scepticisme de l'ex-DG de l'ONT
D'anciens cadres du secteur du tourisme ont évoqué, hier, au forum du quotidien Liberté, les perspectives de relance du secteur du tourisme en Algérie, dans cette conjoncture particulière de baisse des prix du pétrole et des recettes en devises provenant de la vente des hydrocarbures. L'ex-DG de l'Office national du tourisme (ONT) a estimé que « le tourisme ne peut être une des alternatives pour la diversification de l'économie ». D'ailleurs, Sahnoun a regretté les années fastes des complexes touristiques construits dans les années 70-80, que ce soit sur la côte ou au sud, et qui faisaient le plein de touristes étrangers en provenance des pays d'Europe. Selon lui, aujourd?hui, notre tourisme n'est pas « outillé » pour jouer un rôle pareil. Il a appelé à un débat sur « les moyens à mettre en ?uvre pour garantir sa relance » et la manière d'insérer ce secteur dans la dynamique économique et en faire « un facteur contributif du développement du produit intérieur brut ». Athmane Sahnoun, qui a cumulé des dizaines d'années dans la gestion des entreprises du secteur touristique national, n'y est pas allé de main morte pour critiquer le manque d'hygiène, l'insécurité, la qualité de service et surtout le manque de « culture d'accueil » dans nos établissements touristiques. Autant de « handicaps qui constituent des entraves à la promotion du tourisme national », explique-t-il. Ce n'est pas seulement « le déficit dans les structures d'accueil qui expliquerait la déficience de la destination Algérie aux yeux des touristes étrangers », ajoute l'ex-DG de l'ONT. De plus, ce dernier n'est pas vraiment enthousiasmé à l'idée que l'on puisse développer le tourisme quand on n'a à offrir aux touristes étrangers que « des produits importés et autres subventionnés par l'Etat ». Sur les derniers investissements en matière de tourisme consentis par le privé, Sahnoun constate aussi qu'ils sont « disparates et improvisés », sans compter que cet investissement « privilégie le court et moyen terme ». Quant à la gestion déléguée de nos infrastructures concédée aux grandes chaînes, cette expérience n'a pas été concluante, poursuit le conférencier, au motif qu'elle n'a pas « préparé la relève managériale parmi l'encadrement national ». Pour Sahnoun, outre les préalables posés précédemment, la relance du secteur du tourisme en Algérie appelle une vision à long terme avec « un plan coordonné pluridisciplinaire et des objectifs programmés ». « On ne peut pas réussir, dit-il, en l'état actuel des choses, un tourisme de masse dans une région soumise à une aussi forte concurrence. » Saïd Boukhelifa, un expert dans le domaine, n'a pas été plus tendre puisqu'il constate, lui aussi, que « le secteur du tourisme reste plongé dans un marasme sans fin », dégageant pour l'Algérie « l'image d'une destination orpheline ». Boukhelifa pense que l'Algérie a des atouts avec la création du schéma d'aménagement touristique qui « devra mieux nous guider après des années de navigation à vue ».




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