L’annonce a été faite par le cabinet royal à travers un communiqué laconique, où il est expliqué que le royaume saoudien a accueilli le président déchu «pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien».
Ben Ali a débarqué en Arabie Saoudite avec six membres de sa famille, dont sa seconde épouse Leïla, qui, il y a quelques semaines, faisait la pluie et le beau temps dans l’ancien Carthage. Des membres de la famille présidentielle avaient quitté plus tôt Tunis. Selon une dépêche de l’AFP datée d’avant-hier, des proches de l’ancien dictateur tunisien – dont l’une de ses filles, Nesrine, 24 ans – avaient quitté, samedi après-midi, un hôtel du parc d’attraction EuroDisney où ils s’étaient réfugiés depuis jeudi déjà. Parmi ces personnes, indique la même source, figuraient aussi Leïla Trabelsi et son petit-fils.
Mais comme le rapportait l’agence française, ils n’avaient pas tardé à quitter les lieux pour une destination inconnue. La France, qui s’est murée dans un silence complice le temps qu’avaient duré les émeutes, a fini par lâcher dès samedi son ami dictateur. «Les proches de l’ex-président tunisien présents sur le sol français n’ont pas vocation à rester et ils vont le quitter», rapportait samedi l’AFP, reprenant la déclaration, à radio France Info, du porte-parole du gouvernement, François Baroin. En somme, beaucoup d’informations aussi contradictoire les unes que les autres ont été publiées sur les destinations aussi diverses de la famille et des proches du président déchu. Sa fille Nesrine aurait aussi été «exfiltrée» à Montréal (Canada) où la famille présidentielle aurait une somptueuse villa. Son mari, le gendre préféré de Ben Ali, Mohamed Sakhr El Materi, a été donné également pour arrêté par l’armée, mais il a finalement, selon plusieurs sources, réussi à fuir au Canada. Belhassen Trabelsi, le frère aîné de Leïla, n’a pas eu, lui, cette chance. La mutinerie de l’héroïque commandant de bord qui a refusé de prendre les airs l’a empêché de se rendre à Lyon avec six autres membres de sa famille. L’armée avait donc procédé à son arrestation.
Le neveu du président déchu, qui n’a pas pu quitter Tunis, a péri dans la résidence familiale saccagée par les manifestants. Blessé à l’arme blanche, Imed, un jeune homme sulfureux qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par Paris, a succombé à ses blessures dans un hôpital tunisois. Hier, un neveu de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Kaïs Ben Ali, a été interpellé par l’armée à Msaken (centre), dans la nuit de samedi à dimanche, avec dix autres personnes qui «tiraient dans tous les sens» à bord de véhicules de police, selon des témoins cités par l’AFP. Un membre de ce groupe de tireurs nocturnes a été tué lors de l’intervention des militaires, ont indiqué deux témoins de l’agence française, dont un médecin, qui ont assuré avoir reconnu Kaïs Ben Ali, neveu de l’ancien chef de l’Etat, parmi les individus arrêtés. Kaïs Ben Ali a la réputation d’être un potentat local à Msaken, une localité de la région d’origine de l’ex-président Ben Ali.
L’alerte a été donnée par un groupe de jeunes qui ont vu trois véhicules appartenant à la police roulant à vive allure et à bord desquels les suspects tiraient dans toutes les directions pour semer la panique. Une autre fille de Leïla Trabelsi a réussi, avec son époux et leurs enfants, à quitter la Tunisie. Mais à part le dictateur déchu et six membres de sa famille qui sont officiellement annoncés en Arabie Saoudite où la famille royale a accepté de leur offrir refuge, aucune information vérifiée ne circule sur la ou les destinations prises par les autres membres du clan Ben Ali et Trabelsi qui ont régné sans partage sur la Tunisie plusieurs années durant.
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Posté Le : 17/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Said Rabia
Source : www.elwatan.com