«La misère sociale est à tous les niveaux» estime le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) dans une document rendu public, hier, dans lequel il appelle également, les autres partenaires sociaux à l'unité d'action dans la lutte contre le chômage et la précarité dans le travail. Pour le Satef, le pouvoir d'achat, en chute vertigineuse, n'est pas un slogan creux, mais une réalité. Les salaires mensuels actuels ne suffisent plus aux dépenses journalières. Procédant l'étude des fiches de paie des fonctionnaires de l'éducation classés de la catégorie 1 à la 17, le Satef démontre qu'une famille algérienne de cinq personnes dépense 3 250 DA/ jour, uniquement pour les besoins vitaux. Le Salaire national minimum garanti doit être de 97 500 DA, afin de subvenir aux besoins essentiels d'une famille, souligne ledit syndicat qui soutient que «la révision du statut particulier n'est pas une priorité pour le moment» et que «la promesse de l'augmentation des salaires du mois de janvier 2023 serait insignifiante». Partant de ce constat, le Satef exige «une majoration de 100% des primes existantes afin d'égaler, plus ou moins, le montant de la résultante de l'étude, effectuée au sujet du pouvoir d'achat». À ce titre, il appelle les travailleurs de l'éducation à s'unir autour de cette revendication. Quant aux politiques sociales prônées par les pouvoirs publics, le Satef estime qu' «elles sont loin de répondre aux aspirations des travailleurs», citant ces «milliers d'ouvriers sans salaires et le taux de chômage inquiétant». Une situation qui s'illustre à l'annonce de l'introduction de la langue anglaise au primaire, dont le nombre de demandeurs d'emploi dépasse largement le nombre de 2 300 à Béjaïa. Plus loin, le syndicat porte un regard inquiétant sur le manque flagrant d'infrastructures de base, de projets d'investissement structurants, dont le CHU, la pénétrante autoroutière, le dédoublement des Routes nationales n°s 09, 12, 24 et 26, les doubles voies ferrées, les usines, les établissements scolaires, le CAC d'Amizour et les équipements publics. L'heure est grave, clame le Satef qui s'interroge, sur la poursuite de la gestion par procuration des services de la direction de l'éducation et dénonce «la gestion populiste, unilatérale, méfiante, et improvisée, qui renvoie, aux pratiques archaïques et révolues». Ce syndicat veut pour preuve les cartes scolaires, le jumelage des classes, les mises en disponibilité, les affectations de complaisance, la gestion du dossier des contractuels, caractérisée par « un favoritisme». Le retour au système d'enseignement ordinaire a engendré une surcharge des divisions et des établissements, jamais vue d'une part, et un manque de postes budgétaires, d'autre part. Le bureau de wilaya du Satef tient comme seule responsable de cette situation épouvantable l'administration, qui devra assumer les conséquences de cette gestion arbitraire. Dans le même document, il déplore la politique marginalisant l'enseignement de tamazight et son exclusion dans le programme scolaire et pointe d'un doigt accusateur la directrice de l'éducation de Béjaïa, qui, dit-il, « supprime des postes de tamazight, afin d'augmenter le volume horaire jusqu'à 24 heures/semaine». L'exclusion des ouvriers professionnels et des corps communs dans la politique d'intégration inquiète également les syndicalistes, qui saluent la politique d'intégration des pré-emploi de l'Anem et de la DAS. Néanmoins, «la permanisation des ouvriers professionnels est une nécessité absolue, avec l'abrogation de l'article 19 de l'ordonnance 06-03 du 6 juillet 2006». Le Satef appelle ces catégories de travailleurs à s'unir pour faire aboutir cette revendication.
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Posté Le : 09/11/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki SLIMANI
Source : www.lexpressiondz.com