Notre pays l'Algérie a connu une vague de
violence qui a fait basculer les enfants d'un même utérus dans une haine
aveugle.
Une barbarie qui
avait étonné le monde entier et qui avait fait rire nos ennemis qui voulaient
que l'Algérie coule après son indépendance.
L'Algérie des
années 90 faisait peur à tout le monde et rares étaient les étrangers qui
venaient séjourner dans un lieu où les têtes jonchaient les sols et où les âmes
quittaient les corps sans motif, ni jugement. La frousse était lisible dans
toutes les faces et nulle échappatoire, car tout le territoire était miné et
chaque pas qu'on faisait aller peut être nous conduire à la mort. On serrait
nos ventres de crainte d'une explosion et avec la tombée de la nuit, nos portes
restaient si vulnérables et on attendait tous le trépas. Les listes des
prochaines victimes se préparaient la nuit dans les deux camps et tout un peuple
était pris en otage. Nos sorts étaient tels des condamnés à morts en attente
d'exécution. Le climat était lourd, la logique n'avait pas cours, les cÅ“urs
étaient dans des fours et on voulait tous prendre le chemin du port pour nous
sauver d'un quotidien sans logique. Personne ne savait de quoi serait fait
demain, et nous étions tous bloqués dans un ascenseur infernal en attente d'une
liberté que nos responsables de l'époque avaient troqué contre une politique
qui consistait à faire de ce pays un sanctuaire des perroquets. Les
responsables de l'époque se prenaient pour des empereurs et toute opposition
était considérée comme une haute trahison qui conduisit en prison. Alors, il
était logique que des voix s'opposent à l'installation d'une nouvelle
république construite en cachette d'un public. L'Algérie devrait payer le cumul
de tant d'erreur à commencer par le choix du socialisme et c'était prévu
d'attendre des prétendants au pouvoir après une ouverture démocratique aussi
large que la notre et surtout l'échec de l'équipe du président Chadli qui ne
pouvait plus maîtriser une situation dangereuse aggravée par la chute du prix
du pétrole et surtout la volonté des maîtres du monde qui voyaient que
l'Algérie méritait une attaque pour la priver de son réacteur nucléaire de «
Ain Ouassara » et nul ne sait comment par la suite les choses se sont pourries
et comment le conflit entre générations s'est accentué pour faire tomber le
pays dans un brasier. La haine avait chassé l'amour et la vengeance alimentait
les cÅ“urs des enfants qui avaient allaité le même sein, car l'un était
militaire et l'autre un barbu.
Après presque
vingt ans de cette tragédie noire, les séquelles sont toujours là et la
violence existe sous diverses formes mesquines et en profondeurs. Même si nos vies ne sont plus en danger et que le stress et la
peur de tomber dans chaque virage dans un faux barrage ont cessé d'être ce
handicap qui avait bouffé le bonheur de tant de famille et surtout la
disparition du plaisir de vivre. Au très fond de l'individu algérien existe un
mal qui le ronge telle une vague qui lentement corrode un rocher. L'algérien
est devenu un malade que rien ne l'attire. Un être qui ne fait que sirotait son
thé dans l'attente d'un billet pour quitter la vie ou le pays. C'était un témoin
qui ne voulait plus parler d'un passé où tous les bons moments de la vie d'un
homme étaient gâchés à cause d'une course au pouvoir qui sur son passage a tout
cassé.
De ce dérapage politique, les enfants
d'aujourd'hui ont entendu des histoires de têtes décapitées et de bandes qui
n'avaient peur de personne et surtout pas des forces de l'ordre. C'était ces
types d'histoires qui avaient crée chez les jeunes une certaine haine vers tout
ce qui est ordre et discipline. Les jeunes d'aujourd'hui n'ont aucune confiance
en cette institution scolaire qui forme des chômeurs. L'école est devenue un
passe temps un peu lourd pour ses mioches qui n'attendent que la sonnerie des
fins de cours pour se réveiller de ce cauchemar qui dure et qui ne mène à rien.
Les petits d'aujourd'hui n'attendent que l'occasion pour prouver leur force et
surtout leur maturité qui souvent se fait exhiber par des bagarres improvisées
aux sorties des collèges et des lycées pour attirer l'attention d'une fille ou
pour tout simplement marquer un territoire. L'histoire qui suit n'est pas
imaginaire, mais réelle et si nous vous la contons c'est juste pour vous
informer sur la gravité de la situation qui n'a pas renseigné les autorités sur
ce qui se passe dans nos écoles et qui pousse ce fléau social à gagner plus de
terrain en menaçant la quiétude des familles.
L'histoire
commence par une altercation entre deux adolescents scolarisés dans un même
collège, où le nombre des élèves dépasse les 50 par classe. L'un des
adolescents fréquentait des repris justices et sans le vouloir il venait
d'adhérer au groupe de la mort. Sans qu'il le sût et loin des regards de ses
parents qui se tuassent au travail le petit essayait tabac à chiquer et goûtait
après, à quelques joints de kif et terminait son expérience par des boissons
alcoolisées qui étaient vendues sans pudeur même pour les bébés. Alors, notre
héros ou zéro se voyait plus vieux et plus sage et se croyait un être qui devrait
vivre sur les nuages et dès lors, il changeait d'attitude et de langage avec
tout son entourage.
Il se voyait tel un caïd, ou un guerrier qui
devrait réussir et pour commencer il lui fallait des combats pour faire passer
son message, qu'il était le chef suprême de tout le collège. Sans réveiller les
instincts des parents qui n'avaient rien pu voir, faute de temps et surtout de
confiance en cette école qui ne disait rien de peur que des enquêteurs vinssent
mettre en deuil sa quiétude et comme d'habitude, les professeurs avaient tout
vu, mais ils n'osaient pas avoir des problèmes avec un adolescent qui pouvait
constituer un danger réel pour leur vie et en plus ils n'étaient même pas assez
payés, ni bien assurés pour prévenir les parents du plus coriace de toute la
classe. Et comme disait le proverbe « Chacun pour soi et Dieu pour tous ».
Alors, le temps passait et notre héros doublait de violence en imposant sa
vision du monde et en ne laissant aucune occasion pour défier enseignants et
pions qui faisaient semblant de l'ignorer et qui attendaient tous la fin de
l'année pour le voir quitter leur établissement comme l'avaient fait les autres
truands avant lui. Et comme il était coutume chez nous que les bons payent pour
les mauvais, donc, il fallait que le règne de la hogra disparaisse et que ce
mesquin d'asile pour dépressif au lieu d'école trouve son compte. Le ciel avait
voulu que le jeune Ahmed paye la facture de tant de mutisme complice de toute
une école et aussi un quartier entier. Ils avaient tous peur de cet individu
dénommé « ami de Bliss ». La providence avait voulu que le jeune Ahmed croise
ce maudit Omar un jeudi matin. La bête courait tel un bouc derrière une
collégienne qui n'avait rien trouvé sur son bout de chemin qui menait au C.E.M
sauf le brave Ahmed qui avait assez de courage pour oser protéger cette
fillette contre la terreur du Collège. Sans aucune crainte et avec art et
adresse le jeune Ahmed avait donné une raclée à ce taré qui se prenait pour le
roi des lieux. Le jeune Ahmed était un excellent Karatéka et son courage était
hors norme et savait que la bête blessée en son honneur allait tout faire pour
reprendre son image de marque. Ahmed savait que l'ami de « Bliss » n'avait
aucun scrupule et qu'il était lâche de nature et sa vengeance serait aussi
spectaculaire que lors du premier combat où le jeune Ahmed avait utilisé que
deux coups pour descendre ce sanglier. En effet, un coup de pied droit au
visage et un coup de poing droit au plexus avaient pu mettre hors d'état de
nuire ce prisonnier évadé d'un film d'horreur.
Après deux jours de repos et voilà le sombre
samedi qui perçait les filets de la nuit pour venir sombrer toute une ville et
surtout tout le secteur de l'éduction, par l'acte d'une lâche tuerie, où le
brave Ahmed malgré toute sa méfiance, avait reçu un coup mortel au cÅ“ur.
C'était l'ami de « Bliss » avec sa tête sans visage et son allure d'un revenant
du monde des morts qui avait poignardé le jeune Ahmed. Malgré l'arrivée trop
rapide même des éléments de la protection civile qui avaient prodigué les
premiers soins, mais la blessure était si profonde et certains organes vitaux
étaient touchés par le coup violent de ce loup sous une forme humaine qui était
arrêté le jour même par les forces de l'ordre, qui avaient réussi en quelques
heures à localiser le trou à rat qui servait de refuge. Entre temps, le jeune
Ahmed luttait avec toute la force de la jeunesse pour essayer juste de dire au
revoir à ses parents en leur demandant pardon avec les yeux.
La scène était
horrible pour cette mère qui bloquait ses larmes au fond de ses beaux yeux en
ne laissant paraître qu'un doux sourire. Sans aucun dialogue et rien qu'avec le
cÅ“ur qui priait que le père d'Ahmed voyait son fils quittait ce monde sans même
pouvoir le prendre dans ses bras et le serrer fort. C'était lui le papa qui
l'avait éduqué et qui lui demandait de venir en aide aux faibles. Le père
souffrait encore plus, car c'était lui aussi sui lui disait « je veux que tu
meures comme un taureau en arène et non pas comme un bouf qu'on amène à
l'abattoir. En effet, trop de chagrin remplissait ce jour là cet hôpital qui
n'avait jamais vu un flot humain venir s'acquérir des nouvelles du jeune Ahmed
qui avait eu la compassion de toute une ville. C'était pareil dans toute les
villes quand un jeune venait de subir une injustice et que toute la société
assiste sans force à ce que ce décide en haut. Le jeune Ahmed avait assez de
courage pour battre même la mort qui rodait autour de lui et comme d'habitude,
il savait garder le respect en vers ses parents et sans lâcher aucun cri de
douleur, il jouait le jeu de celui qui allait reprendre ses forces. L'image
qu'il offrait était celle d'un ange et une liesse ornait le contour de son
séduisant visage. C'était le bonheur qu'on pouvait lire dans le visage d'un
amoureux qui tenait la main de sa bien aimée sous l'ombre d'un palmier qui
faisait face à une plage déserte. C'était la dernière image qu'il offrait à sa
tendre mère en s'agrippant à ses petits doigts. Cette tendre maman qui ne
pouvait admettre que les papillons s'isolaient pour souffrir. Après trois
heures de rude combat le jeune Ahmed quittait ce bas monde pour aller au ciel
en laissant un goût de fiel dans toutes les bouches de cette petite ville qui
assistait en silence à l'accomplissement de la volonté divine. C'était aussi la
fin d'un cauchemar causé par un certain Omar qui avait fait trop de mal pour un
jeune de son âge.
Des enfants comme
Omar on trouve des milliers dans nos écoles et il nous y impossible de les
exclure tous afin de radier toute source de violence dans nos institutions. La
moralité de cette histoire qui parait tel un banal fait divers nous renseigne
sur le laxisme des autorités et l'absence d'un suivi rigoureux des parents. En
effet, la vraie déviation vient de l'école primaire qui reste la base de
l'installation de tout savoir et si on rate ce stade de vie, l'enfant va
grandir avec un sentiment d'impunité qui sera nourri par les mauvaises
fréquentations et l'indifférence des parents ainsi que leur faiblesse qui fait
d'eux des êtres sans force qui n'arrivent pas à dire non à leur enfants qui se
prennent pour les meilleurs sur terre.
En Algérie nous assistons à un nouveau
phénomène « l'auto justice », qui a même frôlé nos universités et l'attaque
mortelle du chef du département de l'université de Mostaganem est la preuve
vivante que nos enfants s'abreuvent dès l'enfance d'un virus qui les pousse à
la rage et à commettre des actes d'une sauvagerie unique au monde. Comment un
étudiant brillant peut-il devenir un criminel à cause de quelques notes que le
professeur avait refusé de lui donner ? Peut-on tuer un homme pour une insulte
? Les crimes commis ces dernières années surtout à la sortie des écoles nous
renseignent sur le danger qui guette nos enfants et sur les menaces qui pèsent
sur un métier qui était noble et qui se voit bousculer dans la gadoue par une
poignée de rejetons qui n'ont de respects en vers personne. Le job d'enseignant
n'attire plus les foules et ne fascine plus les élèves qui restaient autre fois
tous figés devant le savoir de cet enseignant qui sait tout et qui répondait
avec un sourire moqueur à toutes les questions des élèves les plus brillants.
Ces élèves qui n'acceptaient le formateur
imposé qu'après lui avoir passé un test. C'était la règle de l'époque et une
fois l'examen réussi le professeur aurait le respect total et l'admiration qui
seraient la devise de l'ensemble de la classe.
L'enseignant aurait le statut du maître des
lieux et avait aussi la crainte et l'amour de toute la population et il aurait même
le statut d'un savant dans certains petits villages, où le maître ne dépensait
pas un sou, car c'était la population qui s'en occupait de le loger et de le
nourrir. Où sommes-nous de cette époque de crainte et d'autorité des
enseignants qui avaient le feu vert de punir les durs. Les enseignants
faisaient pisser les méchants et anéantir tous les mythes et les méchants
élèves avaient la frousse si un élève allait se plaindre de x ou y. Nous la
génération d'après l'indépendance et exactement des années 65, on n'avait même
pas le droit de circuler dans les marchés sans causes valables, ni de jouer
dans les rues sans guetter le passage imprévu de l'un de nos enseignants qu'on
respectait trop et qu'on ne voulait pas qu'il ne ridiculisait devant nos potes.
Qui osait défier notre professeur de maths
ABBAS M'hamed, ni celui de l'arabe SLIMANI M'hamed ? Deux noms et deux
références pour les enfants de Khemis-Milaina. L'un utilisait l'art des fables
et des conseils et l'autre celui de la discipline militaire qui faisait taire
les plus durs. Quant aux enseignants du primaire nous pouvons cité l'unique, le
grand et regretté Kola Mohamed qui fut un grand homme à côté du célèbre
Sahraoui dit « Zagalou » que nous respectons toujours pour son sérieux et sa
rigueur dans le travail. Quant aux directeurs, l'homme qui avait marqué son
temps et qui reste une référence et un exemple à suivre.
Il était d'une bonté sans borne et d'une
rigueur unique dans les anales des responsables de l'éducation nationale. Il
était le maestro. En effet, le défunt YAHI- Mohamed que même à la retraite
élèves et enseignants l'aimaient et le respectaient pour son savoir et aussi
pour son art d'éduquer, car ce n'était pas un pédagogue, mais un illustre
artiste qui savaient redresser les situations et qui mérite nos salutations.
Malheureusement, cette époque du respect envers les professeurs n'est plus et
on assiste à une ère où les jeunes fument devant les professeurs et n'ont aucun
respect envers les grandes personnes. On assiste à un phénomène de mode en
vogue qui fait que le jeune doit tout faire pour nuire à ses proches pour se
faire une place dans le clan des durs.
Pour finir nous
lançons un appel à toutes les mères afin qu'elles surveillent leurs enfants et
les obligent à ne pas fréquenter ceux qui n'ont aucun amour pour les études. Il
faut qu'elles barrent la route entre leurs mioches et les vautours qui rôdent
autour des collèges et lycées pour les recruter en utilisant leur naïveté et
innocence pour les modeler et faire d'eux des monstres par la suite. Nous
savons que la technique utilisée reste celle de les combler de cadeaux et c'est
aux parents de suivre au quotidien tout changement de comportement et
d'habitude et les signes seront palpables, car ces enfants auront de nouveaux
vêtements et les mamans devront forcer leur enfants à dire la vérité sur la
provenance de toutes ces choses nouvelles qui vont détruire l'équilibre
familial.
L'enfant va commencer à mentir et si la maman
lâche le zest elle perd à jamais son enfant. Donc, c'est à nous de détruire le mythe de la
déperdition scolaire et de rendre nos foyers des bibliothèques où nos rejetons
trouveront l'amour du savoir et qu'avec joie nous acquitterons de nos devoirs.
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Posté Le : 23/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Boutaraa- Farid
Source : www.lequotidien-oran.com