Algérie

Le SAMU social, formule dépassée ' Manque de moyenS et indifférence des services de Barkat



Le Service d'aide mobile d'urgence sociale (SAMU) n'est visiblement qu'un slogan creux. Absence de suivi, insuffisance de personnel qualifié, absence de structures d'accueil.
Du seul centre créé en 1999, il ne reste pas grand-chose : le site des chalets en préfabriqué, aménagé à Dely Ibrahim, a été fermé quelques mois après l'incendie qui a causé la mort, en juin 2008, de deux septuagénaires et des dégâts matériels importants (cinq chalets complètement calcinés). Les quatre groupes d'intervention, les maraudes, dans le jargon spécifique à ses services d'aide, sont obligés, désormais, d'orienter les SDF dans les quelques centres de la capitale et même à Hadjout, déjà exigus et accueillant des pensionnaires aux besoins différents. «Nous arrivons à extraire de la rue de 6 à 15 personnes par jour, en temps normal, et jusqu'à 40 quand le froid s'installe. Nos équipes ont pu accueillir ainsi 200 personnes depuis le 15 septembre dernier au 15 janvier de l'année 2012. Une centaine de jeunes ont été intégrés dans les différents dispositifs d'aide (Indemnité spécifique, ANCEM, centre de formation)», s'enorgueillit le président du SAMU, Dr Azzazzen, cadre comme un autre du ministère de la Solidarité nationale qui a placé sous sa houlette le SAMU, service qui dépendait, autrefois, directement de la wilaya d'Alger.
Lancé en 1998, le service mobile a connu un parcours marqué par des tiraillements entre la wilaya d'Alger et le ministère de la Solidarité nationale qui a réussi, non sans peine, à «mettre la main» sur le SAMU et tous les dispositifs d'aide aux nécessiteux, comme le Croissant-Rouge algérien (CRA). Cet état de fait a été matérialisé après la promulgation du décret exécutif n°08/228 du 15 juillet 2008 portant création, organisation et fonctionnement du Service d'aide mobile d'urgence sociale. Ce changement de tutelle a-t-il permis de mieux prendre en charge les personnes vulnérables, toujours de plus en plus nombreuses à Alger ' Aucunement, à en croire des témoignages de cadres du ministère qui ont requis l'anonymat par crainte de représailles.
Défaillance du service
«Le centre lancé par Mme Aberkane a, certes, copié la formule française, mais sans que ses recommandations généreuses soient respectées. Même le décret de 2008 n'est pas vraiment respecté. La mission principale confiée au SAMU est de porter secours aux personnes vulnérables, de les orienter vers les centres d'hébergement et les centres de soins et d''uvrer pour leur réinsertion familiale. Ni le numéro d'appel d'urgence ni les centres d'hébergement spécifiques, encore moins un observatoire qui enregistre les données n'ont été mis en place», s'indigne un cadre du ministère de Barkat. Le cadre relève, néanmoins, les sacrifices consentis par le personnel. «Le centre a été géré avec les moyens du bord et avec un budget maigrelet qui ne dépasse pas les 40 à 50 millions de dinars. Allilat a sué sang et eau pour avoir quelques chalets de la wilaya, sans résultat. Il est décédé sans parvenir à changer quoi que ce soit, comme d'ailleurs son prédécesseur», signale un cadre de la solidarité dont on taira le nom.
Le ministère de la Solidarité, sollicité pour plus d'informations sur le travail du SAMU, n'a pas daigné répondre. Ayant pris attache directement avec chargé de communication, Nouri El Hachemi, après près d'une semaine de l'envoi du fax exigé par les services de M. Saïd Barkat, il nous est demandé de patienter encore. «La demande envoyée doit être signée par le ministre», s'est contenté de dire le chargé de la communication, qui nous a reproché, lors d'un ancien entretien, de ne pas couvrir les «activités et les sorties sur le terrain» du ministère.


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