Le ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales a fait savoir hier que le régime
indemnitaire des futurs députés sera «très probablement revu au moins en
fonction de leur présence effective» dans les travaux et réunions des
différentes sessions parlementaires.
C'est le «scoop»
que Daho Ould Kablia a tenu à donner hier aux journalistes venus nombreux
le questionner en marge de l'installation officielle de la Commission nationale de
supervision des élections (CNSE) au Palais des Nations du Club des Pins. «On
m'a dit qu'il y a beaucoup de personnes qui veulent présenter leur candidature
aux élections législatives du 10 mai prochain mais on se demande quel est la
raison qui les pousse à être aussi nombreux à vouloir le faire», a-t-il indiqué.
Le ministre énumérera trois hypothèses qui susciteraient, selon lui, cet
important engouement. «Il y a parmi ces personnes celles qui veulent
véritablement travailler au profit du peuple à travers l'Etat et les programmes
de leurs partis, d'autres veulent le faire pour s'assurer une célébrité, par
contre il y en a parmi ces candidats qui cherchent à l'être uniquement pour
bénéficier de privilèges matériels», explique-t-il. Cette dernière catégorie
semble avoir donné à réfléchir au gouvernement pour qu'il se décide à réviser
les avantages financiers dont jouissent les députés, en fonction de certains
critères. Ould Kablia a
tenu à en expliquer le fond. «Il est très probable que le régime indemnitaire
des députés soit revu au moins en fonction de leur présence effective dans les
travaux et réunions des sessions parlementaires», a-t-il affirmé.
A une question
relative à l'importance d'une instruction gouvernementale interdisant le
déplacement des partis politiques et des associations au niveau des
chancelleries étrangères «alors qu'ils continuent de le faire régulièrement», le
ministre de l'Intérieur a déclaré que «nous n'avons aucune information à ce
sujet et que ceux qui vont dans les ambassades étrangères le font à titre
personnel». Ould Kablia
dira encore que «ce ne sont pas les ambassades qui demandent aux partis
politiques de venir chez elles mais ce sont les partis qui vont vers elles». La
question d'ingérence n'est-elle pas alors posée ? «Elle peut être posée… mais….»,
répond Ould Kablia en
soupirant. Rappel lui est fait que l'ambassade des Etats-Unis s'est entretenue
avec des personnes «qui ne sont pas issues des organisations qui sont
accréditées auprès de votre ministère» mais qu'Hillary Clinton a présentées
comme étant «des chefs de file de la société civile». Le ministre reconnaît que
les personnes qui se réclament de la société civile ne doivent pas faire partie
«forcément» d'associations agréées par le ministère de l'intérieur. «La société
civile est un tout qui peut être constituée par des associations comme elle
peut être constituée par des personnes qui n'ont aucune attache avec des
associations. Beaucoup de gens s'intitulent société civile tout en étant des
personnes qui parlent en leur propre nom», a-t-il expliqué.
«Cette question, posez-la
au ministre des Affaires étrangères qui, lui, a une relation avec les
ambassades et non pas le ministre de l'Intérieur», a-t-il par contre rétorqué
lorsqu'il lui a été demandé de dire ce que pense le gouvernement sur la réunion
de «cette société civile avec l'ambassadeur américain à Alger». Le ministre de
l'Intérieur a affirmé qu'«il n'est pas question de sanctionner qui que ce soit
à ce sujet, nous sommes en train de faciliter pour les libertés des citoyens, s'il
y en a qui exagèrent dans leurs agissements, ça c'est une autre question».
Sur un autre
chapitre, Ould Kablia
estime qu'il n'y a pas d'interférence entre la Commission indépendante
de surveillance des élections, composée de représentants des partis politiques,
et la Commission
nationale de supervision, composée de magistrats. «La Commission de
supervision traite des aspects juridiques liés à l'application de la loi
organique en particulier. La
Commission de surveillance traite de tous les petits aspects
de contentieux locaux entre les individus eux-mêmes ou entre un individu et une
administration. L'application des dispositions de la loi organique est donc
sous le contrôle de la
Commission de supervision. C'est à elle que revient le
dernier mot».
Autre précision, «le
ministère de l'Intérieur ne finance aucun parti», a-t-il répondu par ailleurs à
propos du financement des campagnes électorales des candidats. Il précisera
qu'«il existe un programme spécial pour ce qui concerne la Commission nationale de
surveillance. C'est elle qui désigne les endroits, c'est elle qui trace
l'agenda des meetings, choisit les salles pour les tenir et les endroits pour
coller les portraits des candidats».
Ould Kablia a réagi calmement quand il
lui a été demandé s'il programmait d'aller en Libye. «Possible», a-t-il
simplement répondu, avec le sourire en plus. Interrogé à propos de ce qu'il
pensait de «la menace libyenne à l'égard de l'Algérie concernant l'extradition
des membres de la famille Kadhafi», le ministre de l'Intérieur lancera «on n'a
pas connaissance ni de cette menace ni de cette demande faite par les Libyens. Là
aussi, je vous renvoie au ministre des Affaires étrangères».
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Posté Le : 29/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com