Des espions américains en touaregs plus vrais que nature ? Ils existent
bel et bien, selon Al Khaleej et ils savent tout, des langues aux alliances
tribales.
Le Sahel grouille d'espions, ces «nouveaux chouyoukh». Al Qaïda sert de
prétexte. L'otage français Pierre Camate, libéré dans une transaction avec
l'AQMI, était-il un espion de la DGSE (Direction générale de la sécurité
extérieure) ? Le service de renseignement français a officiellement démenti
l'information donnée par des journaux à la suite, semble-t-il, d'un «lapsus» de
Bernard Bajolet, coordinateur national du renseignement à la présidence de la
République française. Toujours est-il que la région du Sahel ne manque pas
d'honorables correspondants et d'agents en mission. A en croire le journal El
Khaleej, les Etats-Unis ont envoyé en sous-marin des agents transformés en
vrais bédouins connaissant parfaitement la langue, les us, les coutumes et les
alliances tribales. Ils s'habillent comme les habitants du cru et ont trouvé le
moyen de se brunir la peau au point d'être, en tous points, semblables aux
habitants de la région sahélienne. Ces agents ont été envoyés dans la région
sous le prétexte de combattre l'AQMI alors que des informations sûres évoquent
des richesses minières inestimables. Ces agents américains sont «nés entre les
gratte-ciels dans la Silicon Valley et n'hésitent pas, dans le cadre de la
«mondialisation de l'Empire», à aller au Sahara, à se vêtir en tenue
arabo-africaine et à vivre parmi les tribus du nord du Mali afin de mettre en
place des réseaux de renseignements dans la région du Sahel.
Comme à Hollywood
Les officiers américains, écrit Al Khaleej, «appliquent des méthodes
semblables à celles de leurs «collègues» de Hollywood, ils s'entraînent à
s'habiller en tunique sahraouie, utilisent des mixtures particulières pour
donner la bonne teinte à leurs peaux et ils ont appris le Hassania, la langue
dominante dans la région. Il y aurait également des agents femmes, accoutrées
en mauritaniennes qui ont écumé aussi la zone. Le journal cite un Mauritanien
qui s'est marié avec l'une d'elles. Elle «connaissait mieux que moi les liens
existants entre les familles mauritaniennes», a-t-il affirmé. L'intérêt de la
presse mauritanienne pour les «blondes américaines dans le Sahara mauritanien»
a rendu nécessaire de mettre fin à la visibilité des «nouveaux cheikhs et
cheikhate». Dans leur travail, les honorables correspondants américains,
explique le journal, ont veillé «à suivre les méthodes «stratégiques» d'Al
Qaïda au nord du Mali. Ils ont veillé à établir de fortes relations avec des
chefs de tribus et des réseaux de marchands dans la région sahélienne, lesquels
sont devenus de véritables sociologues connaissant parfaitement la composition
ethnique, linguistique et les langages vernaculaires des populations du Sahel».
Des espions qui copient l'AQMI
Il ne fait pas de doute, explique un des habitants de l'Azawad, «que les
chefs de tribus dans la région sont aux ordres des services américains et
français. Leur mission est de fournir des renseignements en contrepartie
d'aides qui sont livrées de manière très intelligente». Selon lui, la région
est maillée par les services et les informations sont transmises soit par
téléphone cellulaire satellite, soit par le biais de voyages vers des pays
voisins. Ce témoin évoque une compétition âpre entre les services algériens,
mauritaniens, marocains, français et américains. L'action de l'AQMI a servi de
prétexte à une présence plus forte des services français et américains.
L'action d'Al Qaïda est venue renforcer la vision des «faucons» dans les
services américains qui Å“uvrent à asseoir une présence militaire stratégique
dans la région». Un homme politique mauritanien a rapporté à Al Khaleej les
propos d'un officier américain : «La question d'avoir une base en Mauritanie
est réglée afin de préserver notre sécurité. Les Français se sont opposés
vivement à une présence militaire américaine au Sahel, ils ont été aidés par
les positions de rejet de l'Algérie et de la Libye». Cependant, explique-t-il,
l'arrivée de Sarkozy au pouvoir a transformé la compétition franco-américaine
en «coopération stratégique». Dans la dernière opération franco-mauritanienne,
les Américains ont été les principaux pourvoyeurs d'informations. Ce serait le
résultat du «travail des «nouveaux chouyoukh» des tribus du Sahara».
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Posté Le : 03/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Synthèse – S Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com