Le Sahel et le Moyen-Orient, « principaux théâtres »Terrorisme

Le Conseil de sécurité a tenu, mercredi dernier, une séance durant laquelle ont été présentés les exposés des présidents des trois comités chargés respectivement des sanctions contre Al-Qaïda, de la lutte antiterroriste et du non-accès des acteurs non étatiques à la technologie nucléaire. Dans son intervention, le président du comité chargé des sanctions contre Al-Qaïda, Gary Francis Quinlan, a souligné que cette organisation terroriste était désormais éclatée en un nombre de « cellules » de plus en plus hétérogènes qui recrutent des combattants toujours plus jeunes et qui ont accru leur mobilité de part et d'autre des frontières. Selon lui, « ces cellules d'Al-Qaïda, qui posent des menaces asymétriques et complexes, tirent leurs forces des faiblesses régionales et de la porosité des frontières ». Il a fait savoir que l'équipe de surveillance, qui appuie ce comité, constituée d'experts indépendants nommés par le SG de l'ONU, avait identifié, en 2013, le Sahel et le Moyen-Orient comme les deux « principaux théâtres » des activités menées par des groupes affiliés à Al-Qaïda. Il a indiqué que le son comité avait tenu, en avril dernier, une réunion spéciale pour discuter des menaces posées par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Cette réunion, a expliqué M. Quinlan, avait été convoquée à la suite de la décision prise par le comité, en début de l'année 2013, d'inscrire sur sa liste Ansar Dine et son fondateur, Iyad Ag Ghali, ainsi que les principaux responsables d'Aqmi et du Mujao, groupes qui figuraient déjà sur la liste des entités visées par les sanctions. Par ailleurs, le président de ce comité a observé que malgré l'opération militaire Serval menée par la France au Mali, le risque d'attaques par des groupes affiliés à Al-Qaïda persiste dans la région. « L'opération Serval a montré le niveau d'entraînement des groupes terroristes dans la région ainsi que leurs liens avec les groupes criminels organisés », a-t-il soutenu, en citant les « contacts opérationnels » entre les entités terroristes dans l'est de la Libye et les groupes affiliés à Al-Qaïda au Sahel. M. Quinlan a aussi indiqué que le comité avait tenu une réunion avec les pays du Sahel et du Maghreb pour discuter de la menace posée par Al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés, ce qui représente « une réelle innovation dans l'engagement du comité auprès des pays qui se trouvent en première ligne de la menace terroriste ». Il a également déclaré que la liste des sanctions devrait être placée entre les mains des pays touchés et des groupes régionaux afin qu'elle reflète fidèlement la dynamique de ladite menace et que sa mise en ?uvre sur le terrain soit facilitée. En ce qui concerne l'émergence d'une forte présence d'Al-Qaïda en Syrie, M. Quinlan a indiqué que son comité a inscrit, en mai dernier, sur sa liste le groupe Djabhat al-Nousra, en tant que nom d'emprunt d'Al-Qaïda en Irak et son chef, Abou Mohammed Al-Jawlani. Concernant l'application du régime des sanctions, il a soutenu que son comité avait demandé à l'équipe de surveillance de lui fournir, sur une base annuelle, des « informations confidentielles » sur une mise à jour de cette liste afin qu'elle reflète fidèlement la nature évolutive de la menace terroriste posée par Al-Qaïda.