Algérie

Le Sahel endeuillé enterre ses deux fils ILS ONT ETE VICTIMES D'UNE MEPRISE



Le Sahel endeuillé enterre ses deux fils                                    ILS ONT ETE VICTIMES D'UNE MEPRISE
Consternation, incompréhension, dignité et humilité... La mort accidentelle, vendredi dernier, de deux citoyens de Souk El Tenine et Darguina, rallonge la liste des vieux démons dans la région de Béjaïa.
Durant la matinée d'hier, la région Est de la wilaya de Béjaïa, notamment les villes de Darguina et Souk El Tenine, n'arrivait plus à contenir une douleur ressentie et partagée par toute la population. Normal, les deux jeunes morts dans l'embuscade, qui s'est produite dans la nuit de vendredi à Samedi étaient tous originaires de la région. Des enfants de Darguina et Souk El Tenine. Ils ont été inhumés hier en présence d'une foule nombreuse. Certes une légère tension était perceptible, mais une nette impression d'humilité se dégageait aussi des habitants. Les deux villes étaient sous le choc. Un choc contenu dans la dignité. Les commerces ont baissé rideaux. La plupart des habitants ont tenu à être présents pour l'enterrement. Ils étaient des milliers à venir composer une foule impressionnante. Les visages étaient vides de toute expression. Comme s'ils ne comprenaient pas encore ce qui arrivait.
Retour sur l'incident
Les commentaires au sujet de l'embuscade et ses circonstances ont constitué l'essentiel des discussions des habitants. Certains disent ne pas comprendre le fait qu'on puisse se retrouver à une heure aussi tardive dans une région étroitement surveillée par les éléments de l'ANP. D'autres expliquent plutôt que la quiétude retrouvée dans la région depuis quelques mois a beaucoup rassuré les habitants, dont les défunts qui s'y sont aventurés. Mais à la réception de l'information, dans la matinée d'avant-hier, les commentaires, désignaient plutôt pour auteurs des éléments terroristes qui, en se risquant à opérer en plein jour, cherchaient beaucoup plus à frapper les esprits et à raviver un brasier qui commençait à s'essouffler. C'est aussi une façon de mettre très mal à l'aise les opérations visant à sécuriser la région. Mais le déplacement des autorités militaires et civiles, notamment le wali, dans la même journée, confirmait l'incident militaire, éliminant de fait une action terroriste. En plus des autorités locales, des officiers du commandement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Béjaïa ainsi que le commandant du groupement de l'Armée nationale populaire (ANP) étaient présents pour présenter les condoléances aux familles des victimes et rendre visite aux blessés dans les hôpitaux.
Des recoupements d'information recueillis sur place indiquent que les jeunes étaient à bord de leur véhicule lorsqu'ils furent surpris par des propos leurs intimant l'ordre de s'arrêter. Pris de panique, le conducteur refuse d'obtempérer contraignant les soldats de l'ANP à ouvrir le feu. L'incident arrive alors avec son lot de victimes dont la réaction est diversement commentée hier. Alors que certains estimaient que les occupants du véhicule devaient obtempérer, d'autres s'accordaient à dire que leur réaction était légitime car ils n'étaient pas censés savoir que l'ordre d'arrêt provenait des militaires. Au domicile des familles des victimes, le climat était loin d'être tendu. Les autorités qui leur ont rendu visite pour présenter leurs condoléances ont été accueillies normalement.
A Souk El Tenine, la famille Salhi s'est montrée très digne, sollicitant tout simplement des autorités à autoriser le père actuellement en prison d'assister à l'enterrement de son fils. Au village Ighil Ouflis, dans la commune de Darguina, les mêmes conditions étaient réunies lors du déplacement des représentants de l'Etat qui ont informé la famille de la victime que «l'Etat apportera l'aide nécessaire».
Les blessés se portent bien
L'un des deux blessés a été transféré vers l'hôpital de Kherrata. Il souffre de nombreuses factures. Il a repris après avoir subi une intervention qui le met désormais hors du danger.
Les autorités avaient proposé au chirurgien et au père, qui est un ancien militaire en retraite, son transfert vers l'hôpital militaire d'Ain Nadja. L'autorité médicale a tenu à rassurer quant à son état. «On préfère le garder encore en observation», répondait un médecin de lhôpital. Les autorités militaires et civiles étaient également au chevet du deuxième blessé évacué au CHU Khellil Amrane de Béjaïa. Il présentait une blessure au genou. Son état de santé s'est beaucoup amélioré hier, selon une source médicale locale. Le cinquième occupant du véhicule avait pris la fuite. Selon les recoupements d'informations recueillies, hier, en marge de l'enterrement, ce dernier aurait nié «toute présence sur le lieu du drame». L'enquête ouverte par la gendarmerie de Taskeriout mettra à coup sur la lumière tant sur les circonstances de l'incident que sur les informations, rapportées hier par-ci et par là. Beaucoup de citoyens s'accordent à dire aujourd'hui que cette fatalité était nettement appréhendée. Mais en dépit de toutes les lectures et autres hypothèses pouvant découler de l'incident, il ne demeure qu'une seule vérité: la prudence doit encore être de mise.


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