Algérie

Le Sahara Occidental, la drogue et le reste


Le Sahara Occidental, la drogue et le reste
L'adoption par la 4e commission de l'ONU du projet de résolution sur la question du Sahara Occidental dont les recommandations vont dans le sens de l'encouragement de négociations à même de mener à des solutions mutuellement acceptables, et qui permettent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui jusque-là occupé par le royaume du Maroc, donne à ce dernier une énième gifle et le ramène à la logique, inacceptable pour lui, de l'irréversibilité d'un processus, dont il n'a cessé de retarder l'aboutissement libérateur.Le chef de la Minurso et émissaire du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, effectuant une tournée dans la région en vue de cette finalité et le fait qu'il ait pris langue à Rabat, avec le souverain marocain, signifie qu'il a déjà commencé cette autre étape de sa mission, la première qui intervient après un désaveu marocain du représentant de Ban Ki moon sur ce dossier qui n'a fait que surseoir, le temps que Rabat se désavoue à son tour, à un processus implacable, le Maroc ayant été, à maintes reprises, épinglé sur des questions de respect des droits humains, et n'ayant pas digéré qu'un arbitre, même absolument objectif, puisse réagir et s'émouvoir devant des situations de meurtre collectif et de violences coloniales inouïes contre des populations isolées et désarmées. Une sortie récente du président du Polisario, Mohamed Abdelaziz, a donné le ton à une volonté nouvelle du peuple sahraoui, qui voudrait voir son cas traité avec la détermination nécessaire à la situation d'un peuple colonisé depuis quarante ans. La détermination sahraouie est telle qu'elle correspond, devant ce statu quo, à celle d'un peuple qui pourrait être amené à reprendre les armes pour exiger la libération de sa terre et son indépendance. Mais le Maroc semble toujours vouloir ignorer cette voix de revendication authentique et légitime, s'évertuant, depuis toujours et à ce jour, à attribuer «ses malheurs» à l'Algérie qu'il continue de considérer comme une partie prenante dans un conflit qui n'en est d'ailleurs même pas un, puisqu'il est question d'un cas avéré de décolonisation. Vendredi dernier a été, pour le roi Mohammed VI, devant son Parlement, l'occasion d'un discours où la retenue n'a été de la partie que lorsqu'il s'agit de considérer que l'Algérie n'a pas été nommément citée. Autrement, le discours belliqueux, ne faisant aucun écho favorable à l'appel à la retenue de la part du Maroc, a été fait récemment par le nouveau ministre des AE algérien, Ramtane Lamamra. Le Maroc reproche aujourd'hui à l'Algérie le maintien étouffant de la fermeture des frontières terrestres, ressentie presque comme un embargo économique qui empêche le royaume chérifien de profiter de la prospérité algérienne. La situation s'est davantage envenimée lorsque, non content de maintenir des frontières fermées depuis 1994 (initiative marocaine), l'Etat algérien a également décidé d'«étanchéifier» ses bandes frontalières ouest afin d'empêcher la contrebande et le trabendo avec les régions frontalières avec le Maroc. Il est à signaler le trafic porte notamment sur le carburant cédé à très bon marché aux dépens de l'économie algérienne, moyennant un flux nocif de la drogue dans notre pays qui tend à devenir, non seulement le traditionnel territoire de traversée de la narco-activité, mais également un marché de consommation que le Maroc de Mohammed VI veut installer. Cette situation complique davantage le contentieux algéro-marocain. Les alliances «stratégiques» que le Maroc a tissées avec certaines puissances qui ne servent pas les intérêts du monde arabe, sont trop présentes et trop représentées dans les décisions marocaines, y compris celles qui devraient décider d'un avenir commun pour les deux pays. Ce qui fait dire à certains observateurs des relations algéro-marocaines que l'Algérie ouvrira les bras au Maroc avec moins de méfiance lorsqu'elle sera sûre que le Maroc prend réellement les décisions qui défendent les intérêts de long terme de son peuple et de la région.
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