Publié le 18.08.2024 dans le Quotidien l’Expression
Les Editions Dalimen vous convient à la lecture de ce beau roman hybride qui met en avant les grandes inventions d’un célèbre savant de l’Islam.
Née à Blida, ancienne professeure de mathématiques, Amèle El Mahdi Bensenouci a séjourné successivement à El Goléa, Ghardaïa, Laghouat et vit depuis plusieurs années dans une ville de l'extrême-Sud algérien. Elle est l'auteure de plusieurs romans dont La belle et le poète Tin Hinan, ma reine, Sous le pavillon des raïs, Une odyssée africaine et Quand les dunes chantaient Dâssine ainsi qu'un recueil de contes pour enfants Les belles histoires de grand-mère» et un livre de jeunesse intitulé Yamsel fils de l'Ahaggar.
Ses textes révèlent la fécondité de son imagination mais aussi sa parfaite connaissance de ces régions, de leur histoire et du mode de vie de leurs habitants. Après La belle et le poète qui relate une merveilleuse histoire d'amour et Yamsel, l'enfant de l'Ahaggar, voici une autre facette de son oeuvre. Amèle El Mahdi vient de publier récemment aux éditions Dalimen un roman teinté d'intrigue historique. Extrait:
«Dieu dans son immense sagesse m'a gratifié d'une longue vie et m'a doté d'une grande intelligence et d'un amour incommensurable pour toutes les sciences.
Un accident survenu à la suite d'une expérience scientifique et qui aurait dû mettre fin à mes jours m'a contraint, en me brisant les deux jambes, à garder le lit. J'ai vu là un signe du destin.
En faisant surséance à mon trépas, Dieu m'a guidé vers cette noble et peut-être ultime tâche. Aujourd'hui à plus de soixante-quinze ans je n'ai aucun regret et ma vie je ne l'échangerai pas contre mille autres.» Nous sommes au temps de l'inquisition espagnole, en Andalousie, le jeune musulman Moundhir décide de prendre cap sur Cherchell par bateau en quittant l'Andalousie malgré lui, et ce, par peur des représailles.
Son maître juif Samuel Bensimoun qui décide de rester car «vieux comme les racines d'un olivier», lui remet un mystérieux manuscrit et lui demande de le mettre absolument à l'abri. Cinq siècles plus tard, son descendant, sans doute, ayant parti faire ses études au Canada puis installé là bas, rentre au pays, en Algérie, appelé par sa mère, suite au décès de son père. Il arrive cependant trop tard. Il n'assistera pas à l'enterrement, néanmoins, son frère et sa mère lui tendent un manuscrit comme héritage avec le voeu du père que ce soit l'ainée qui devrait cette fois, en prendre soin, le protéger, sinon s'abattra sur lui une malédiction. N’y croyant pas trop, le garçon ainé décide toutefois de revoir un ancien ami callé en histoire pour lui déchiffrer le texte. Et il repart ainsi au Canada retrouver sa famille où tout ne se passe pas très bien! Son chien est mort, son fils est renvoyé d'école etc. aussi, il décide de revenir en Algérie avec la ferme décision de savoir un peu sur ce que contient ce livre. Son ami Youcef lui indiquera qu'il décèle un trésor incommensurable. Il s'agit en fait de la vie plein de tumulte du célèbre savant où ses inventions sont cités et racontés avec menu détail sous une façon romancée.
Ainsi, cet ouvrage Le sage d'Andalousie se veut un hommage appuyé à ce grand savant de l'Islam, à savoir Abbas Ibn Firnas, l'inventeur du premier «avion». Abou al-Qasim Abbas ibn Firnas ibn Wirdas al-Takurini (810-887), également connu sous le nom d'Abbas ibn Firnas, est en effet, un inventeur, médecin, chimiste, ingénieur, musicien et poète andalousi, d'origine berbère.
La racine de son nom, qui est Afernas en berbère, est assez répandue aujourd'hui au Maroc et en Algérie. Il est né à Izn-Rand Onda, en al-Andalus (actuelle Ronda, en Espagne), a vécu dans l'Émirat de Cordoue, et est réputé pour avoir tenté de voler. Malgré son échec, il a toutefois ouvert la voie à d'autres personnes.
Abbas Ibn Firnas a conçu une horloge à eau appelée al-Maqata, conçu un moyen de fabriquer du verre incolore, inventé divers planisphères de verre, fabriqué des verres correcteurs, conçu une chaîne d'anneaux pouvant simuler les mouvements des planètes et des étoiles, et a mis au point un procédé pour couper le cristal de roche qui a permis à l'Andalousie (l'Espagne d'aujourd'hui) de cesser d'exporter du quartz en Égypte pour être coupé. Il aurait également élaboré une sphère armillaire et un planétarium. Durant sa jeunesse, il oeuvre ainsi à la mise en place d'une manufacture de verre obtenu à partir du sable et de la roche. Il conçoit également une clepsydre, horloge à eau fonctionnant sur le même principe que le sablier: l'écoulement d'une quantité d'eau fixe la durée écoulée.
Un outil indispensable pour mesurer le temps lorsqu'il faisait nuit ou lorsque les conditions météorologiques ne permettaient pas d'utiliser les cadrans solaires. Abbas Qasim Ibn Firnas est le premier à entreprendre le projet fou de voler dans les airs tel un oiseau. Vêtu d'un manteau orné de plumes, il s'élance du haut d'un minaret espérant planer... sans grand succès. Mais rien n'effraye l'Icare berbère: en 880 et à 70 ans, il tente à nouveau l'expérience en utilisant des ailes confectionnées avec du bois et recouvertes de plumes. Une fois outillé, il se lance du haut d'une tour, parvient à planer quelque peu, et finit par se crasher. Résultat des courses: deux côtes cassées, mais une expérience prometteuse.
En somme, un parcours légendaire et un homme exceptionnel à connaître absolument en lisant cet ouvrage dont le prix est de l'ordre de 1000 DA. A lire absolument.
O. HIND
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Posté Le : 19/08/2024
Posté par : rachids