Algérie

Le sacrifice perdu !




Il n’ y a pas si longtemps, les vergers du littoral est algérois alimentaient en produits maraîchers nombre de marchés de la capitale. Les agriculteurs couvraient, par leurs récoltes abondantes, les besoins de plusieurs communes limitrophes. Ils ne disposaient pas de beaucoup de moyens mais ils avaient, par contre, une volonté de fer. Cette terre, à l’origine marécageuse et stérile, a été façonnée grâce aux efforts des premiers habitants de la région, qui, après avoir asséché les marais, ont ramené de la terre agricole à coups de chariots à partir de la Mitidja.
Ils ont étalé la précieuse glèbe par la seule force de leurs bras sur toute la superficie qui représentait quelques centaines de milliers d’hectares. La construction du rail a facilité, par la suite, l’acheminement de la terre fertile à partir de régions lointaines telles que Mostaganem. C’est ainsi qu’à partir du Lido, dans la commune de Bordj El Kiffan, jusqu’à Surcouf, dans la localité de Aïn Taya, le littoral rayonnait d’une verdure flamboyante. La production de viandes connaissait, elle aussi, un essor sans pareil. Sous nos latitudes, ces terres ne bénéficient plus de l’attention qu’on leur accordait, ne serait-ce qu’au courant des années soixante, car, de cet échiquier de jardins, il ne reste hélas que quelques vestiges, qui renseignent sur cette période de prospérité. Tout le reste a été envahi par le béton. Prétextant la montée du sel qui a appauvri la terre, les responsables locaux se sont donné l’autorisation de brader ce patrimoine qui, à vrai dire, ne leur appartient pas. Des parcelles de terre ont, par on ne sait quel procédé miracle, changé de vocation. De «terres agricoles», elles sont passées à «assiettes foncières». En l’espace de quelques années seulement, l’effort de plusieurs générations s’est vu sacrifié à la faveur d’une mafia du foncier sans âme ni conscience. La conscience collective prendra acte de ces agissements.


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