Algérie

Le sacrifice meurtri des parents



À quelques jours de l'Aïd El Fitr, les villes algériennes connaissent une intense activité commerciale. Après les difficiles emplettes du Ramadhan, place à l'achat de vêtements de l'Aïd. Un exercice de plus en plus difficile pour nombre de parents. La frénésie des achats bat son plein. Une exaltation à laquelle Annaba n'échappe pas. Il suffit de voir tous ces bambins tenant par la main leurs parents pour comprendre la portée de ce sacrifice parental, que seul la joie d'un enfant peut compenser. Les difficultés financières auxquelles font face les chefs de famille ne semblent pas influer sur l'achat des vêtements de l'Aïd. À peine le jeûne rompu que toutes les villes d'Algérie sont au rendez-vous avec une ambiance d'une autre nature. Des quatre coins de la ville, les familles semblent répondre à un unique mot d'ordre pour faire du lèche-vitrines en quête de «Kessouet El Aïd» qui convient. D'Est en Ouest et du Nord au Sud, tous les magasins de vente de vêtements pour enfants sont pris d'assaut. Les rues et les ruelles, ainsi que toutes les artères de toutes les localités sont bondées de monde en quête de la bonne occasion. Tous les magasins de prêt-à-porter et les grandes surfaces et même les commerçants de l'informel sont convoités. Des prix concurrentiels sont affichés, des promotions sont proposées et de l'autre côté, les appels à l'affaire de la soirée. Au sein d'une ambiance typiquement ramadhanesque, chacun tente d'attirer une clientèle qui, en dépit de la cherté des prix des vêtements, s'efforce de trouver le bon article à un bon prix. Des coûts qui, en apparence, semblent séduire la clientèle, mais en réalité les commerçants sont aussi rusés que le renard. La vente des vêtements et des chaussures et autres de l'Aïd est une opportunité de faire de bonnes affaires. En effet, c'est l'occasion de récupérer le manque à gagner occasionné par la pandémie de coronavirus. Une situation sanitaire devenue un pantin pour tous arguments sur la hausse des prix. Cette année, une fois de plus, les prix des vêtements pour enfants n'ont pas baissé d'un iota. Ils sont encore plus chers, car le mot importation a interféré sur les ondes des commerçants orateurs. Avec une qualité d'articles de deuxième choix, les commerçants cessent de mettre en avant l'absence des importations, afin d'argumenter la hausse des prix. Ces derniers, sont toujours hors de portée de certaines familles, déjà saignées à blanc par les dépenses du mois sacré. Pour d'autres parents, le recours à l'achat de vêtements au kg et de la friperie est le moyen le plus simple. L'essentiel est que leurs potaches puissent vivre la joie de l'Aïd El Fitr. Et comme dit le vieil adage «La fin justifie les moyens». Pour les familles algériennes, la raison est doublement justifiée: perpétrer la traditionnelle célébration de l'Aïd El Fitr et donner au mois sacré du Ramadhan son vrai sens.


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