Tizi-Ouzou - Ait-Ouabane, At-Waεban (Commune d'Akbil)

Le sacrifice de timechret à Aït Ouabane - AKBIL (TIZI OUZOU)



Le sacrifice de timechret à Aït Ouabane - AKBIL (TIZI OUZOU)
Cette fête ancestrale du partage permet de consolider les liens et surtout aider les familles nécessiteuses. © D. R.

Cinq taurillons et quelques moutons sont égorgés et soigneusement partagés selon le nombre de personnes dans chaque famille.

Comme chaque année, au dernier vendredi du mois de mai, les villageois d’Aït Ouabane (commune d’Akbil, daïra de Aïn El-Hammam) organisent timechret en sacrifiant quelques têtes de bovins et d’ovins. Cinq taurillons et quelques moutons sont égorgés, et soigneusement partagés selon le nombre de personnes dans chaque famille. Aux offres de charité et de bienfaisance s’ajoutent les sommes ramassées lors de la vente aux enchères des têtes de bœufs, les enchères créant une certaine ambiance de concurrence, pour alimenter les caisses du village et financer d’éventuels projets d’intérêt général. Des offrandes (couscous, boissons, friandises en tous genres…) sont offertes par les villageois en guise de solidarité et d’échange. “Chaque famille offre un mets qu’on partage dans la fraternité, la convivialité et surtout la réconciliation”, nous apprend un septuagénaire. à l’origine, les paysans, agriculteurs et surtout arboriculteurs avec une préférence pour la cerisaie donnent le coup d’envoi de la saison chaude par “un lâcher” de cours d’eau dans un système d’irrigation semblable aux foggaras du Sud. Plus d’une quarantaine de sillons des tiregwa (rigoles) sont tracés pour irriguer les parcelles cultivées majoritairement par les femmes. Pour revenir à la cérémonie, les bébés font leur première sortie chez Sidi Mhend Amrane, du nom du saint local, où la grand-mère ou la maman les expose pour la première fois au monde extérieur, sous “sa bénédiction”. Une troupe d’idhebbalen sillonne le village pour égayer tous les quartiers à l’occasion. Cette année, la cerise est au rendez-vous : la cueillette est prometteuse. Deux ou trois villageois proposent leurs produits entre 300 et 500 DA, tout cela pour rappeler que la cerise fait encore les beaux jours des villageois qui continuent à trimer laborieusement sans aucune aide des instances concernées, sachant que le cerisier est très fragile et nécessite donc un entretien permanent avant d’aspirer à la cueillette.


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